Lipsync, empowerment et douceur : Sasha Velour a caressé Les Étoiles de Paris de tout son talent et de tout son cœur

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Ce lundi 17 septembre 2018 la gagnante de la saison 9 de RuPaul's Drag Race, l'inénarrable cantatrice de lipsync chauve Sasha Velour, a mis des étoiles plein les yeux à ses fans des cinq coins de la France avec un show parisien inoubliable.

La gagnante de la neuvième saison de RuPaul's Drag Race Sasha Velour a fait un show mémorable à Paris ce 17 septembre 2018
Lipsync, empowerment et douceur : Sasha Velour a caressé Les Étoiles de Paris de tout son talent, et de tout son coeur - Olga Volfson

C’est devant une petite troupe queer surexcitée venue une heure en avance pour un meet and greet que Sasha Velour est arrivée hier soir, dans une immense cape bleu nuit. Tel une impératrice alien, la drag queen américaine est apparue devant Les Étoiles, rue du Château d’Eau, pour la performance parisienne de sa courte tournée européenne. Vous avez de la chance, Komitid y était, et vous raconte l’incroyable soirée de la gagnante de RuPaul’s Drag Race, saison 9.

La drag queen star Sasha Velour fait un câlin à l'un.e de ses fans aux Étoiles à Paris, le 17 septembre 2018, lors de sa tournée européenne organisée par Klub Kids UK

Sasha Velour fait un câlin à l’un.e de ses fans aux Étoiles à Paris, le 17 septembre 2018 – Olga Volfson

À H-1 du show, la dame apparaît avec des gants… de velours. Sasha est là pour câliner quelques un.e.s de ses fans les plus fidèles qui avaient les moyens d’être là, tandis que les queens parisiennes de l’affiche se rassemblaient dans la salle. Aux alentours de vingt heures, avec un peu de retard, le show commence enfin. C’est un des organisateurs de la soirée, membre de Klub Kids UK (qui organise la tournée d’une semaine de Sasha Velour en Europe), qui prend la parole pour annoncer le programme des réjouissances et introduire la star du jour. Pour son premier numéro. Pas de doute, nous sommes… à la maison.

Sur A House Is Not a Home par Dionne Warwick, Sasha nous ramène à l’un de ses plus beaux reveals de son passage dans RuPaul’s Drag Race, une maisonnette arc-en-ciel sur la tête.

Après le tonnerre d’applaudissement que fait gronder la salle, Sasha prend la parole : « Bonsoir Paris ! » et précise en riant que c’est le seul français dont elle est capable. Elle prend ensuite le temps de dire combien elle est reconnaissante d’être là et encourage le public à applaudir tout aussi fort les autres queens qui se produiront ce soir sur la scène. Et pour cause, elle laisse la place à son amie et camarade Neon Calypso, avec laquelle elle joue Nightgowns à Brooklyn tous les mois.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’artiste captive complètement l’auditoire, avec un lipsync aussi millimétré qu’acrobatique sur Grown Woman de Beyoncé. À la fin de sa performance, les cordes vocales du public commencent à dérailler. On se dit qu’il sera difficile pour la suivante de passer après une telle explosion d’énergie, mais la parisienne Tricki Blow relève le défi avec une grande classe. Karma Von Lear, elle, envoûte la salle avec un choix de chanson, électrique, en espagnol, et un twerk saccadé, mais très efficace. C’est ensuite à un premier trio de la Haus of Morue de monter sur scène : Meduza, Baba et Miss Drinks.

 

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Malgré leur esthétique léchée, l’énergie à la nonchalance un tantinet surdosée est en léger décalage avec les numéros qui ont précédés. Après leur passage, le maître de cérémonie demande à cinq personnes de se porter volontaires pour un petit jeu. Les seules conditions ? Savoir danser, savoir danser et savoir danser. S’en suit une mini battle réglée en deux rounds à l’applaudimètre. Verdict ? Les deux finalistes qui ont donné tout ce qu’ils avaient pour voguer comme si demain n’existaient pas remportent tous les deux le prix, une serviette aux couleurs de Klub Kids. Elle leur servira immédiatement pour se rafraîchir.

Après l’entracte, Sasha Velour revient pour un second numéro. Toute d’orange vêtue, elle brouille les codes du genre avec une interprétation cousue à gros fils d’émotions de The Man That Got Away de Judy Garland.

 

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#SashaVelour @ #KlubKidsUK #Paris #RPDR

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C’est à présent autour de Veronika Von Lear de fouler les planches des Étoiles. Sur Never Enough de la comédie musicale The Greatest Showman, par Loren Allred, elle met quelques secondes à capter l’attention de la salle, surexcitée. Ancrée sur ses appuis et dans sa respiration, elle délivre une performance de diva, digne des plus belles démonstrations de force de Latrice Royale dans la saison 4 de RPDR. La chair de poule généralisée est palpable dans l’atmosphère du théâtre…

Après cette envolée lyrique, le club kid parisien Klaus WieKind opère une transformation de gestuelle et de tenue, jouant avec le genre et les perceptions que nous en avons avec un incommensurable panache : ce personnage est un cabaret à lui, et elle, seul ! Après ce show qui a soufflé l’auditoire, c’est à nouveau à la Haus of Morue d’envoyer plusieurs de ses queens sur scène. Beejoo, Shei Tan, Parizhair, Le Filip et Timothé GC feront étalage de leurs superbes maquillages et de leur complicité dans deux prestations oscillant entre sensualité et malaise.

La fin de soirée approche. Neon Calypso est de retour avec un poème incendiaire sur sur le capitalisme. Le lipsync sur la voix et les mots de Porsha Olayiwola, est d’une précision et d’une puissance a-ssa-ssines. La salle applaudit à tout rompre avant même que ne démarre la seconde moitié de son numéro, sur un remix très à propos de Bitch Better Have My Money de Rihanna.

 

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Quand tu découvres un autre monde ! #klubkid #neoncalypso #drag #dragqueen

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Là-dessus, l’organisateur de la soirée nous annonce la dernière apparition de Sasha Velour de la soirée. La musique démarre. Sur les premières notes de It’s Not Right But It’s Okay de Whitney Houston, Sasha fait son entrée dans le costume blanc de la finale de la neuvième saison de RuPaul’s Drag Race. C’est la même robe et le même masque qu’elle portait lors de sa victoire, des cris stridents retentissent dans le public : elle va refaire le lipsync, culte, qui lui a valu la couronne !

 

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De l’amour, et des paillettes autour

À bout de souffle malgré une pause permise par une standing ovation prolongée, Sasha remercie chaque personne, individuellement, d’être là, de lui permettre d’être elle et de se produire comme elle l’entend, après s’être excusée d’être fatiguée et en plein décalage horaire (on ne l’a absolument pas senti). S’en suit un discours qui fait frissonner l’assemblée et verser une quantité non négligeable de larmes : les personnes queer peuvent avoir du succès en faisant ce qu’elles aiment explique l’artiste ! Sasha n’oublie bien sûr pas d’encourager son auditoire à se rendre à plus de drag shows pour soutenir ses drag queens locales.

L’organisateur de la soirée reprend le micro pour annoncer que d’autres drag queens passées par l’émission de RuPaul se produiront bientôt elles aussi par Paris grâce à Klub Kids (Aquaria, en novembre et Milk, Aja et Alyssa Edwards en décembre). Là-dessus, on nous annonce encore plus de Whitney pour finir en beauté. Tricki Brown commence un lipsync de I’m Every Woman, qui finit en présentation de toutes les queens de la soirée, sur fond des canons à paillettes de la Haus of Morue et de l’immense sourire de Sasha Velour, dont l’émoi contagieux se ressent dans toute la salle. On ne pensait pouvoir être plus en amour de Sasha Velour. Et pourtant, après cette soirée, c’est le cas.

 

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