À Taïwan, les anti-mariage pour tous réunissent assez de signatures pour organiser un référendum

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Si un référendum est organisé, le gouvernement pourrait être forcé d'interdire le mariage pour tous et toutes. Une décision de la Cour suprême du pays avait pourtant appelé les autorités du pays à le légaliser.

Taïwan mariage gay
Une manifestation pour le mariage pour tous à Taipei en décembre 2016 - weniliou / Shuterstock

À Taïwan, les organisations anti-mariage pour tous et toutes devraient faire une annonce historique dans les prochains jours. D’après Into, les militants et militantes, pour la plupart religieux.ses, ont réuni assez de signatures pour l’organisation d’un référendum proposant d’interdire le mariage aux couples de même sexe. Celui-ci devrait être organisé en novembre prochain.

Rembobinons. En 2017, la Cour suprême du pays avait jugé que les lois limitant le mariage aux seuls couples hétérosexuels violaient la constitution. Les juges avaient alors donné deux ans au législateur de l’île pour se mettre en conformité avec le jugement, avant que celui-ci ne devienne loi. Si le gouvernement de centre-gauche actuellement au pouvoir s’y était montré favorable, le parlement n’a depuis entamé aucun processus législatif en ce sens.

C’est alors que des groupes anti-LGBT+, soutenus par des organisations religieuses, décident de récolter des signatures visant à soumettre la question de l’interdiction du mariage pour tous et toutes à un référendum. Depuis des changements récents, explique l’AFP, les citoyens et citoyennes peuvent proposer des référendums, s’ils récoltent l’aval de 1,5 % de l’électorat, soit environ 280 000 signatures. Et d’après les médias locaux, près de 700 000 Taïwanais.e.s auraient signé la pétition : un référendum pourrait donc être organisé sur la question en novembre prochain lors d’élections locales, après validation de la commission électorale.

Contre référendum

Comme l’explique Into, si un référendum est organisé sur la question, le territoire marquerait un précédent pour toute l’Asie du Sud Est. Taïwan est considéré comme l’un des endroits du continent les plus ouverts aux droits LGBT+. Le gouvernement y a récemment interdit les thérapies de conversion et plusieurs lois anti-discrimination y sont en place.

Les associations LGBT+ locales ne comptent en tout cas pas se laisser faire. Celles-ci tentent également de récolter des signatures pour organiser un référendum, qui proposerait aux Taïwanais et Taïwanaises d’inscrire le mariage pour les couples de même sexe dans le code civil. Mais l’obtention du nombre requis de signatures pourrait ne pas être atteint.

L’organisation d’un référendum sur la question du mariage pour tous et toutes semble en tout cas être inévitable. Le choix des Taïwanais et Taïwanaises en la matière devra être respecté par le gouvernement démocrate. Les personnes LGBT+ devront quant à elles s’habituer à voir une nation entière débattre sur leurs droits, comme lors de l’organisation de plébiscites similaires en Irlande et en Australie.