Philippines : les excuses d'un groupe chrétien à la Pride deviennent virales

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La Church of Freedom in Christ Ministries a fait sensation à la Marche des fiertés de Manille avec ses pancartes disant « je suis désolé d’avoir rejeté et blessé votre famille au nom des valeurs familiales ».

Les excuses d'un groupe de Chrétien.ne.s ont fait sensation à la Pride de Manille le 20 juin 2018 / Jamilah Salvador via Twitter.
Les excuses d'un groupe de Chrétien.ne.s ont fait sensation à la Pride de Manille le 20 juin 2018 / Jamilah Salvador via Twitter.

« Dieu vous aime et nous aussi » : voici des slogans que l’on aimerait voir affichés plus souvent. Les marcheurs et marcheuses qui ont participé à la Pride de Manille (Philippines) le 30 juin ont été accueillies par les pancartes d’une association chrétienne s’excusant pour les propos LGBTphobes que ses membres ont tenu par le passé.

D’après le site philippin Coconuts Manila, la Pride a réuni pas loin de 20 000 personnes, mais les célébrations ont vite été éclipsées sur les réseaux sociaux par des photos de la Church of Freedom in Christ Ministries, qui s’auto-définit comme une Église inclusive. Ces clichés ont été postés par l’utilisatrice de Twitter Jamilah Salvador, qui explique « avoir pleuré » après les avoir vus.

« J’étais un homophobe porteur de Bible – désolé  ! »  pouvait-on lire sur l’une des pancartes. Une autre disait simplement « Jésus n’a jamais tourné le dos à quiconque. Nous non plus » ou « Je suis désolé d’avoir rejeté et blessé votre famille au nom des valeurs familiales » et notre préféré « Pouvons-nous vous faire un câlin ? ».

Postées sur Facebook par l’organisation, les images sont très rapidement devenues virales, notamment celle d’une bannière géante, indiquant : « Je suis désolé. Nous sommes ici pour nous excuser pour la façon dont les Chrétiens ont fait du mal à la communauté LGBT+ » avant de lister la liste des erreurs de l’Église.

Ces excuses sont les bienvenues pour de nombreux croyant.e.s LGBT+, alors que le Vatican considère encore les familles homoparentales comme anormales. Elles constituent également un signal clair adressé au président des Philippines Rodrigo Duterte, connu pour ses positions ambivalentes et souvent homophobes sur les droits LGBT+. La Cour suprême du pays d’Asie du Sud-Est, profondément chrétien, examine actuellement une affaire qui pourrait voir le mariage pour tous et toutes devenir loi.