Le pape François face à une nouvelle Irlande

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L'arrivée imminente du pape François à la Rencontre mondiale des familles met l'Irlande face à ses évolutions sociétales.

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Sucettes à l'effigie du pape François à l'occasion de sa venue en Irlande - Derick Hudson / Shutterstock.com

Quarante ans qu’un pape n’avait pas foulé le sol irlandais de ses saints pieds. Il s’agissait à l’époque de Jean Paul II, qui en 1979, avait été accueilli comme une véritable rock star, tandis que Led Zeppelin mettait l’Angleterre à genoux et que Cher retournait l’Amérique avec sa première tournée en solo, se souvient le journaliste de Politico Europe Richard Conway.

Quarante ans plus tard, c’est un air bien différent que va entendre le pape François à son arrivée à Dublin samedi 25 août. Et pour cause, l’Irlande a bien changé : «  Nous sommes ces Irlandais.e.s né.e.s au moment de la venue de Jean Paul II (…)  », explique le journaliste. « Beaucoup d’entre nous ont contribué à créer un pays socialement plus libéral et l’ont vu se transformer d’un pays monoculturel à un pays multiculturel. Nous avons voté massivement en faveur du mariage pour tous les couples et avons aboli l’interdiction de l’avortement dans la constitution. Notre premier ministre – lui aussi un membre de cette génération – est notre premier dirigeant ouvertement gay. »

Rencontre avec le Premier ministre

Et justement le dit dirigeant, Leo Varadkar s’est exprimé sur la venue du pape et sa rencontre prévue avec lui. Il n’a pas caché son intention de lui faire part des préoccupations de la population, notamment au regard des nombreux affaires de prêtres pédophiles qui entachent l’image du Vatican. « Qu’attend une Irlande changée d’une telle visite ? », s’interroge Richard Conway. « Au minimum que le pape donne aux survivant.e.s d’abus sexuels ce qu’ils et elles réclament. Il ferait bien de présenter des excuses individuellement aux victimes et de rendre public les dossiers soi-disant secrets relatifs à ces affaires qui remontent à 1962 – quand le Vatican a dit aux évêques du monde entier de couvrir les cas d’abus sous peine d’excommunication. »

Leo Varadkar estime aussi que de nombreux et nombreuses catholiques se sentent aujourd’hui exclu.e.s de l’Église, notamment en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre et que cette mise au ban est profondément blessante. Le pape François est attendu dès demain à l’occasion de la Rencontre mondiale des familles.

  • expat

    Rien attendre du pape, l’église est hypocrite et homophobe. Je suis protestant luthérien rien avoir avec ces coincés hypocrites de l’église romaine.