L'Autriche déboute encore un demandeur d'asile gay, cette fois parce qu'il est trop « efféminé »

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La semaine dernière un réfugié Afghan s'était vu refuser l'asile parce qu'il ne faisait « pas assez gay ». Des décisions qui montrent le durcissement du pays en matière de droit d'asile.

Autriche asile
Faris, qui a été débouté de l'asile, entouré de membres de l'association RosaLila Pantherinnen / RosaLila Pantherinnen

Bienvenue en Absurdistan. En Autriche, la semaine dernière, on apprenait qu’un demandeur d’asile avait vu sa demande déboutée parce qu’il ne faisait pas « assez gay ». Cette semaine, les médias du pays rapportaient qu’un réfugié irakien s’était vu refuser sa demande d’asile, parce que son « comportement efféminé » n’avait pas convaincu les autorités.

D’après PinkNews, qui reprend les informations de l’association autrichienne RosaLila Pantherinnen, Firas, agé de 27 ans, est arrivé dans la ville de Gratz en 2015. Il a depuis participé à de nombreux évènements LGBT+ et a même traduit un guide sur le coming out publié dans le pays. D’après le site d’actualité Kurier, le jeune homme a expliqué à l’office des réfugié.e.s du pays qu’il ne pouvait pas être ouvertement gay en Irak, son pays d’origine : « Le problème pour les homosexuels c’est qu’ils sont tués, parce que cela va contre la religion et les idées de la société ».

Firas est accusé de « jouer » à être gay

Si l’homosexualité n’est pas punie par la loi dans le pays, les violences, discriminations et meurtres des personnes LGBT+ y sont monnaie courante. Malgré cette réalité, le témoignage de Firas n’a pas convaincu les autorités locales. Dans le jugement, les autorités indiquent s’étonner du « comportement stéréotypé ou pour le moins exagérément efféminé » du jeune homme, qui aurait « augmenté » à l’évocation de questions sur son orientation sexuelle. Firas est même accusé d’utiliser les gestes « d’une personne d’une autre attirance sexuelle », en somme de « jouer » à être gay.

Dans un communiqué, l’association RosaLila Pantherinnen rejette en bloc la décision des autorités autrichiennes. Elle explique croire Firas et promet de se battre pour que le jeune homme puisse rester en Autriche. La réaction du gouvernement, alliance de la droite et de l’extrême droite locale, se fait toujours attendre mais le chancelier autrichien a promis de réduire drastiquement l’immigration du pays, ce qui n’augure rien de bon.

  • expat

    Rien d’étonnant, l’Autriche a formé un gouvernement avec l’extrême droite. Et l’extrême droite haïs les LGBTI.