Quand Fox News ose tout et invoque le « privilège trans »

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Un journaliste de FoxNews a expliqué la victoire de Christine Hallquist à la primaire démocrate du Vermont, par le « privilège trans ». L'effet boomerang est enclenché.

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Christine Hallquist - Page Facebook Christine For Vermont

Le quinze août dernier, Chadwick Moore était en forme. Le journaliste aussi gay que conservateur avait préparé ses petites fiches pour commenter en direct la victoire de Christine Hallquist aux Primaires démocrates du Vermont sur Fox News. Il n’a pas eu peur de parler de «  privilège trans ».

« Elle peut s’en sortir avec beaucoup, beaucoup de choses simplement parce qu’elle est transgenre, a-t-il répliqué à Tucker Carlson le présentateur, « je veux dire, qui sait si c’est pas pour ça qu’elle a gagné la primaire ? Mais alors que le pays entier est fixé sur le fait qu’elle est transgenre, personne ne sait quoi que ce soit sur ses positions. »

L’ancienne maire de Houston et présidente de l’association de LGBTQ Victory Fund, Annise Parker, a confié sa réaction outrée au magazine Them : « que deux hommes blancs cisgenres déplorent sur Fox News le « privilège trans » dans une conversations sur l’une des si peu nombreuses candidates ouvertement trans dans tout le pays requiert une dose incroyable d’ignorance, au mieux. Les attaques personnelles sur les qualifications ou l’apparence d’une candidate au gouvernement simplement parce qu’elle est transgenre est intolérable et doit être pris en compte par la direction de Fox News ».


Des réactions à la hauteur de l’outrage

Sur internet, cette sortie transphobe a fait l’effet d’une bombe atomique.  Et comment pourrait-il en être autrement quand les statistiques parlent d’elles mêmes ? Aux États-Unis, l’espérance de vie des femmes trans et noires est… de 35 ans.

Selon une toute récente enquête de transequality.org, 46 % des personnes trans ont été agressées verbalement en 2015, 30 % ont été licenciées ou non engagées du fait de leur transidentité.

Le hashtag #Transprivilege a fait fleurir une réalité que ne tient pas à soupçonner le journaliste cis, blanc et gay. « Le privilège trans, c’est une femme noire qui se félicite du fait d’avoir passé les 35 ans » écrit une activiste, «  le privilège trans c’est être statistiquement plus à même d’être victime d’agression sexuelle qu’une personne cis mais pourtant d’être stéréotypée comme une violeuse ou une pervert » écrit une internaute, «  le privilège trans c’est moi et ma femme qui appelons toutes les colos et les activités extra-scolaires avant d’inscrire notre fille juste pour être sûr.e.s qu’elle sera physiquement en sécurité » partage un papa .

Une belle tribune pour remonter le niveau

« Mon identité trans me donne la force intérieure pour essayer d’aller au delà de la division idéologique qui se creuse de plus en plus dans notre pays ». C’est dans une magnifique tribune, publiée par Them, que Christine Hallquist a répondu à la polémique de la meilleure des façons.

«  Transitionner m’a appris beaucoup sur la façon dont fonctionne le privilège. J’ai du vivre en apparence comme un homme blanc cisgenre et hétérosexuel pendant plusieurs décennies. J’ai expérimenté ce privilège. Je sais ce que ça fait d’avoir peur de le perdre – on peut le ressentir comme une attaque personnelle ». Magnanime, isn’t it ?