Japon : une députée choque en qualifiant les couples gays de « non productifs »

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Mio Sugita, députée du parti conservateur au pouvoir, propose aussi d'arrêter d'utiliser l'argent des contribuables pour les personnes LGBT+. Heureusement, les propos ont été condamnés par la classe politique du pays.

La Pride de Tokyo en 2017
La Pride de Tokyo en 2017 - Shutterstock

« Des remarques discriminatoires. » Les propos de Mio Sugita, une députée du parti conservateur au pouvoir ne passent pas du tout au Japon. Dans un article publié la semaine dernière, celle-ci s’est permis de qualifier les couples de même sexe de « non productifs », se demandant même si «  il serait approprié de dépenser l’argent du contribuable pour eux » .

L’élue de la Chambre basse nipponne, membre du Parti Libéral Démocratique  (LDP) ne s’est pas arrêtée en si bon chemin. Selon le Japan Times elle a expliqué, sans rire, « qu’une société acceptant les relations de même-sexe risquait d’augmenter le nombre de personnes malheureuses ». Et de continuer, dans les colonnes du magazine Shincho : « Une société privée de “sens commun” et de “normalité” est destinée à perdre son “ordre” et à finir par s’effondrer. Je ne veux pas que le Japon devienne cette société. »

Réputation internationale

Comme l’explique CNN, Mio Sugita est une habituée de la controverse. Mais d’après Jeff Kingston, un professeur de la Temple University à Tokyo, celle-ci « ne représente personne dans son parti. Mais parce qu’elle a des vues très a droite, elle récolte beaucoup d’attention des médias ». Mais dans un Japon encore très conservateur, la polémique qu’ont créé ces propos est une bonne nouvelle.

Les commentaires de l’élue du parti du Premier ministre Shinzo Abe ont été vivement critiqués par les associations LGBT+ du pays. L’alliance Japonaise pour une legislation LGBT a notamment dénoncé des propos « discriminatoires ». Pour Taiga Ishikawa, l’un des seuls élus ouvertement gay du japon, les propos LGBTphobes de la député viennent « salir la réputation » du pays, alors que le Japon s’apprête à organiser les Jeux Olympiques en 2020.

Les propos de la député ont même été critiqués par des membres du gouvernement conservateur, pourtant peu enclin à faire avancer les droits des personnes LGBT+. Les questions liées aux minorités sexuelles restent encore très taboues pour la majeure partie de la population japonaise. L’archipel ne reconnait pas le mariage pour tous et toutes et n’a pas mis en place de loi interdisant la discrimination des personnes LGBT+.

Le pays d’Asie tend tout de même à faire évoluer sa législation. Certaines municipalités reconnaissent désormais les unions de couples de même sexe. Et le gouvernement a récemment annoncé son intention de combattre le harcèlement scolaire.