Après leur happening en pleine finale du Mondial, les Pussy Riot passeront par la case prison

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Les quatre membres du collectif féministe punk Pussy Riot ont été condamné.e.s hier à une peine de prison de quinze jours.

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Audience d'une membre du collectif Pussy Riot au tribunal Khamovnicheski le lundi 16 juillet 2018 - Pussy Riot / Facebook

Komitid vous parlait hier des héroïnes de la finale du Mondial de football, les militantes du collectif russe Pussy Riot qui ont fait irruption sur le terrain en signe de protestation contre les violences policières. Vêtues d’uniformes de police, elles ont perturbé le jeu le temps de quelques minutes, avant d’être finalement rattrapées par le service de sécurité et évacuées manu militari hors du stade, non sans que l’une ait le temps de faire un brillant high five à Kylian Mbappé.

Le prix à payer pour avoir nargué Poutine

Il était évident qu’un tel pied de nez à Vladimir Poutine, à un moment si crucial pour le pays d’accueil de la Coupe du monde, ne pouvait rester impuni. Le temps d’un mois, le président russe avait presque réussi à faire oublier le régime autoritaire qu’il fait régner sur son pays. Avec ce happening, Pussy Riot vole la vedette et fait passer un message politique contestataire au nez et à la barbe du Kremlin alors que le monde entier a les yeux braqués sur Moscou.

Mais ce genre d’action coup de poing se paie cher : embarqué.e.s et détenu.e.s sans possibilité de consulter leur avocat, les trois militantes Veronika Nikoulchina, Olga Pakhtoussova, Olga Kouratcheva, et le militant Piotr Verzilov ont été présenté.e.s devant le tribunal Khamovnicheski hier. Les unes après les autres, il et elles ont été condamné.e.s à une peine de quinze jours de prison, assortie d’une interdiction d’assister à des événements sportifs pendant trois ans.

Avant sa performance dans le stade de Loujniki à Moscou, le groupe avait annoncé exiger « la libération de tou.te.s les prisonnier.e.s politiques, y compris celle de Oleg Sentsov, (le réalisateur ukrainien détenu en Russie qui a entamé une grève de la faim en mai dernier, ndlr), la fin des détentions pour de simples likes, la fin des arrestations illégales en manifestation, autoriser un vrai pluralisme politique dans le pays, ne plus inventer d’enquêtes et ne plus détenir des gens pour rien »