Vers un changement d'état civil démédicalisé dès 16 ans au Portugal ?

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Seconde tentative de faire promulguer une loi historique pour les personnes trans et intersexes après un premier amendement. Tous les regards sont tournés vers le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa.

Vers un changement d'état civil démédicalisé dès 16 ans au Portugal ?
Vers un changement d'état civil démédicalisé dès 16 ans au Portugal ? - Ted Eytan / Flickr

Deuxième essai. Mi-avril 2018, une première version de ce texte d’un progressisme rare envers les personnes trans et intersexes avait essuyé le véto du président conservateur du portugal, Marcelo Rebelo de Sousa. Le projet de loi en question, validé à nouveau par la majorité parlementaire de gauche ce jeudi, devrait permettre aux personnes trans d’effectuer un changement d’état civil sans passer par la case médecin, dès l’âge de 16 ans. Il bannit également les opérations chirurgicales imposées aux enfants intersexes (reconnues comme des mutilations par plusieurs organisations internationales, et décrites comme telles par les concerné.e.s).

Ce qui change pour cette seconde version du futur texte de loi ? La partie concernant les mineur.e.s a été amendée. Le corps médical remet un pied dans l’affaire pour les jeunes de 16 à 18 ans, qui devront obtenir un rapport qui « qui atteste exclusivement de la capacité de décision et d’une volonté informée, sans référence à un diagnostic d’identité de genre », précise l’AFP. Tous les regards sont désormais tournés vers le président portugais. Les militant.e.s trans et intersexes appellent à l’entrée en vigueur de cette loi au plus vite.

Sur les pas de la Suède, de l’Irlande, du Danemark, de la Norvège et de Malte

Si cette fois-ci, le texte est approuvé par Marcelo Rebelo de Sousa, le Portugal deviendra « le sixième pays d’Europe à accorder le droit à l’autodétermination de l’identité des personnes transgenres […] sans la tutelle d’un tiers et sans un diagnostic de perturbation de l’identité », selon les propos de la députée du Bloc de gauche Sandra Cunha, rapportés par La Croix.

La promulgation de cette loi ferait également du Portugal le second pays au monde, après le Chili, à bannir les opérations de réassignation sexuelle faites aux enfants intersexes sans leur consentement.