Tanya Pearson, l'historienne qui réhabilite les femmes queers dans l'histoire du rock

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Consciente du risque de voir disparaître ce patrimoine, l'historienne Tanya Pearson rassemble depuis quatre ans les témoignages d'artistes ignoré.e.s des médias traditionnels.

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L'historienne Tanya Pearson écrit une histoire inclusive du rock - Smith College
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Sur l'écran apparaît une femme souriante, elle porte la moustache et a les cheveux courts. Elle a l'air un peu gênée, sans vraiment savoir ce qui l'attend. Hors champ, une voix douce - celle de Tanya Pearson - lui explique qu'il s'agit d'un entretien pour parler de sa vie, personnelle et professionnelle. Alors, l'interviewée se présente : elle est JD Samson, DJ, artiste visuelle et activiste. Elle faisait partie du groupe Le Tigre au début des années 2000 avant de former le groupe d'art et de performance collective, MEN.

JD raconte son coming out à 15 ans et son envie de rencontrer d'autres personnes que les « quelques queers » de son lycée. Elle précise plus tard que Le Tigre lui a énormément appris sur le féminisme. À 36 ans, elle réalise qu'elle a dû non seulement se former à être une femme dans l'industrie musicale, mais surtout à être « gender queer ».

Au cours de l'échange de presque une heure et demi, Tanya Pearson révèle que JD Samson est la première lesbienne (et la plus jeune) interviewée pour son projet Women of Rock en 2014. De fait, d'abord pensé pour récolter les histoires orales des femmes dans le rock, l'historienne réalise très vite qu'elle s'est imposée des barrières inutiles. Elle décide donc de s'en libérer pour interroger aussi bien les artistes non binaires que celles qui s'identifient femme. « En gros, j'interviewe toutes les personnes qui ne sont pas des hommes cis », dit-elle.

Sortir de l'oubli

Tanya Pearson, 36 ans, a toujours été fan de musique.

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