Pour la première fois depuis six ans, le Pentagone ignore le Mois des Fiertés

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L'administration Obama avait l'habitude de saluer les troupes LGBT+ dans un mémo émis au début du Mois des Fiertés par le Pentagone. L'administration Trump économise le papier, quelques mois après avoir confirmé sa volonté de bannir les personnes trans de ses troupes.

Le Pentagone vu de haut - Keith J Finks / Shutterstock

 

Le Ministère de la défense américain avait pour habitude, à l’orée du Mois des Fiertés, de rappeler à ses troupes qu’il soutenait les personnes LGBT+. Cette bonne habitude avait été prise en 2011 quand le Président Obama avait mis fin à la règle LGBTphobe du « Don’t ask, don’t tell ». Ce document invitait les salarié.e.s à se saisir de l’occasion pour tenir de petites réunions, ou célébrer à leur manière le Mois des fiertés, comme n’importe quelle occasion similaire, par exemple le Mois de l’histoire noire, ou la Fête nationale du 4 juillet.

Cette année, l’administration Trump n’a fait aucun geste en direction de ses personnels LGBT+. Le Washington Post a ajouté qu’elle n’a pas non plus envoyé d’officier.e de haut rang à la réunion interne, réunissant des membres de la communauté LGBT+ à l’occasion de la Pride. Le grand quotidien national a publié les regrets d’un ancien membre anonyme de l’administration précédente : « Cela (le memo, ndlr) avait ouvert une porte pour les membres des troupes et les civil.e.s concerné.e.s ansi que leurs allié.e.s sur les bases militaires, car en reconnaissant le Mois des fiertés cela leur permettait d’organiser des événements sans avoir à demander de permissions (…) cela devenait notoire qu’il y avait une autorisation, un support du Ministère. »

Un silence qui arrive quelques mois après l’annonce du trans ban

Une porte-parole du Pentagone, Carla Gleason, a utilisé sa meilleure langue de bois pour maintenir que son administration restait respectueuse de chacun.e : « Le Ministère de la Défense encourage toutes les diversités dans ses armées et encourage tout un chacun à célébrer la diversité de toutes nos forces armées… nous respectons tous les membres de nos forces armées et reconnaissons leurs immenses contributions à notre mission ».

Depuis la prise de poste de Donald Trump, les signes envers les personnels militaires LGBT+ n’ont été que négatifs. En juillet dernier, le président avait même ouvertement annoncé sur Twitter son intention de discriminer les personnels trans, sous couvert d’austérité. Une initiative surnommée le trans ban, confirmée en mars dernier par des ordres de la maison blanche. Une tentative a priori anticonstitutionnelle pour l’instant bloquée par quatre appels (dont l’un de l’association ACLU qui représente une dizaine d’employé.e.s), mais qui est loin d’être jetée aux orties.

Comme l’avait montré le New York Times, entre 2 450 et 15 000  soldats et soldats trans servent sous la bannière étoilée depuis des dizaines d’années. Parmi lesquel.le.s Kristin Beck, soldate de la Navy, qui collectionne une vingtaine de médailles, dont le Purple Heart de la bravoure. « Pendant ce temps là, M. Trump a gagné la médaille World Wrestling Hall of Fame (l’institution mondiale de catch, ndlr) » a ironisé le quotidien.