Bermudes : un avocat veut contrer l'annulation du mariage pour toutes et tous

Publié le

L'avocat bermudien Mark Pettingill a déposé une requête auprès de la Cour suprême de l'île pour faire annuler le retour en arrière opéré début février par le gouvernement de l'archipel.

Cour Suprême Bermudes / Shutterstock
Cour Suprême Bermudes / Shutterstock

C’est l’avocat grâce à qui le mariage pour toutes et tous avait été légalisé en mai 2017 aux Bermudes. Neuf fois plus tard, le Bermudien Mark Pettingill est confronté à nouveau au même combat : rendre le mariage accessible à tous les couples de l’île. Il a déposé, vendredi 16 février, auprès de la Cour suprême du territoire, une requête pour annuler la nouvelle loi interdisant le mariage entre personnes de même sexe.

Pour rappel, le 7 février dernier, John Rankin, le gouverneur des Bermudes (territoire d’outre-mer britannique), avait approuvé un projet de loi instaurant cette interdiction. L’archipel est ainsi tristement devenu le premier pays du monde à abroger le mariage pour toutes et tous. Dès lors, les couples homosexuels n’ont désormais accès qu’à un « partenariat domestique ».

L’avocat représente un Bermudien qui vit aux États-Unis, un certain Roderick Ferguson. Lui ne cherche pas à se marier maintenant mais voudrait pouvoir en avoir la possibilité. « Mon client a droit à la protection constitutionnelle de la loi et celle-ci a été violée à la suite de la DPA [la loi interdisant le mariage aux couples homosexuels, ndlr] », a déclaré Mark Pettingill à NBC News. Pour le juriste, la DPA contredit la constitution des Bermudes, qui protège les citoyens de toute discrimination.

Vers un boycott des Bermudes ?

Les répercussions de ce retour en arrière dans l’archipel – une première dans le monde – commencent à se faire sentir, notamment au niveau du tourisme. Selon BuzzFeed News, un couple a déjà annulé sa croisière pour protester contre le refus de la compagnie Cunard, qui exploite le Queen Mary 2, d’arrêter d’être sous pavillon bermudien. Cette compagnie localisée en Angleterre est en effet domiciliée aux Bermudes, ce qui induit qu’elle doit se conformer aux lois du pays. « Je ne me sens tout simplement pas à l’aise de faire une croisière sur un bateau immatriculé dans une juridiction qui n’accepte pas mon mariage », a témoigné Jamison Firestone, l’un des deux conjoints du couple, auprès du site d’information américain.

La compagnie a rétorqué au couple qu’elle n’était pas en mesure de les rembourser « uniquement en raison de leur opinion personnelle sur les lois indépendantes des Bermudes » et qu’une « annulation pour cette raison particulière ne constituerait pas une modification importante ».