Le maire d'un village du Jura est pour la deuxième fois la cible de tags homophobes

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Les premières inscriptions avaient été constatées le jour de Noël, a précisé Gabriel Bremond, 72 ans, maire d'Eclans-Nenon, un village d'environ 400 habitants.

Vue du village d'Eclans-Nenon
Vue du village d'Eclans-Nenon, dans le Jura - Google Street View

Le maire d’une petite commune du Jura a déposé plainte après avoir été la cible d’une dizaine de tags homophobes, a-t-il indiqué vendredi 29 décembre à l’AFP, un acte qui s’inscrit dans une hausse des agressions visant les élus locaux.

Les inscriptions ont été constatées lundi matin, jour de Noël, a précisé Gabriel Bremond, 72 ans, maire d’Eclans-Nenon, un village d’environ 400 habitants.

Une deuxième vague de tags a été constatée à la fin de l’année. Selon France 3 Bourgogne Franche-Comté, sur la façade de la mairie, sur les panneaux de signalisation… plusieurs graffiti injurieux ont été retrouvés dans la commune. L’édile déposera une deuxième plainte le 2 janvier 2024.

Truffées de fautes, elles ont été apposées sur les murs de la mairie, du cimetière, sur un abribus ou encore à même le bitume, a-t-il ajouté, énumérant : “Gabriel en port-jarretelles”, “pédophyle”, “maire en rute”, “travelot”… Le 1er janvier, d’autres sont venus s’ajouter et ciblent directement le maire : “Pas de fumée sans feu“, “sale pd“, “Gaby casse-toi“…

Des panneaux du camping local, racheté par M. Bremond et son compagnon en 2020, ont également été maculés, a dit l’élu.

Les premiers tags ont sans aucun doute été réalisés la nuit du réveillon de Noël, selon M. Bremond. « C’était le Père Noël », a-t-il ironisé. « Il faut tourner tout ça à l’humour et à la dérision », même si « c’est fait par des imbéciles », a ajouté M. Bremond, élu en 2022.

« J’ai appelé immédiatement la gendarmerie » et « déposé plainte », a poursuivi le maire.

« Les coupables, on va les trouver », a assuré l’élu, convaincu qu’il y a « plusieurs » auteurs.

« Je ne pense pas » qu’ils soient du village, « tous les gens de la commune que j’ai vus sont outrés (…) Ils ont eu peur que je démissionne mais je ne démissionnerai pas, ça serait (…) donner raison » aux auteurs, a-t-il insisté.

« Ça ne me blesse pas », a encore indiqué M. Bremond, se disant toutefois « gêné pour le village ».

L’élu dit avoir reçu des dizaines de messages de soutien « de toute la France », venus « d’élus » comme de « privés ». La ministre des Collectivités territoriales et de la ruralité, Dominique Faure, lui a également envoyé un message de soutien, a assuré M. Bremond.

Les violences contre les élus sont un sujet sensible, qui a pris de l’ampleur ces derniers mois.

D’après le ministère des Collectivités territoriales, les atteintes verbales ou physiques à l’encontre des élus locaux ont augmenté d’un tiers entre 2021 et 2022. Selon le ministère de l’Intérieur, les agressions envers les élus devraient avoir augmenter de 15 % en 2023, après une hausse de 32 % l’année précédente (2.265 plaintes et signalements).