Gros plan sur l'artiste lesbienne et féministe Yvonne Rainer, à l'honneur des Rencontres Internationales Paris/Berlin

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L'édition 2023 des Rencontres Internationales Paris/Berlin (du 30 octobre au 5 novembre) propose une programmation exceptionnelle, réunissant 165 œuvres de 52 pays. Komitid a choisi de faire un gros plan sur l'artiste Yvonne Rainer à l'occasion d'une rétrospective de ses films.

Yvonne Rainer
Yvonne Rainer - DR

Les Rencontres Internationales Paris-Berlin sont placées cette année sous le signe de l’hybridité. En présence d’artistes et de cinéastes du monde entier, l’édition 2023 (du 30 octobre au 5 novembre) propose une programmation exceptionnelle, réunissant 165 œuvres de 52 pays ; des artistes et cinéastes reconnus sur la scène internationale, aux côtés d’artistes émergents et de jeunes artistes présentés pour la première fois.

L’objectif affiché : « proposer une expérience inédite et enthousiasmante autour des découvertes et réflexions dédiées aux pratiques contemporaines de l’image en mouvement. »

Figure pionnière

Parmi les nombreuses propositions, Komitid a choisi de faire un gros plan sur l’artiste féministe et lesbienne étasunienne Yvonne Rainer. Une figure pionnière de l’avant garde, dont la carrière artistique s’étend sur cinq décennies, principalement dans le domaine du cinéma et de la danse. Ses œuvres récemment restaurées par le MoMA, sont projetées en France pour la première fois depuis 10 ans. Le festival propose une rétrospective intégrale de ses films.

Esthétique minimaliste

Yvonne Rainer est née le à San Francisco, en Californie. Une fois arrivée à New York, en 1956, elle étudie la danse avec Martha Graham et Merce Cunningham. Neuf ans plus tard, elle écrit un essai qui fera date : No Manifesto, dans lequel elle rejette certains traits de la danse moderne et privilégie une esthétique minimaliste.

C’est un peu plus tard qu’elle entame une carrière de cinéaste et réalise plusieurs films expérimentaux. Le premier, Lives of Performers (1972) est une réflexion subversive sur les alliances romantiques avec des images d’archives et la chorégraphie de Rainer. Dans Kristina Talking Pictures (1976), Yvonne Rainer mêle collage, narration et documentaire dans l’histoire d’une dompteuse de lions qui se rend à New York pour devenir chorégraphe. Son film le plus récent, Murder and Murder (1996) est une méditation sur le vieillissement et décrit une idylle naissante entre deux femmes âgées.

Plusieurs critiques affirment qu’elle est une des artistes les plus influentes du XXe siècle, rien de moins. Dans plusieurs de ses œuvres, Rainer est citée comme féministe et lesbienne, et elle a commencé à assister aux défilés de la Gay Pride pour rompre avec l’hétéronormativité. Elle se considérait comme une « lesbienne politique » et, après une période de célibat, à l’âge de 56 ans, elle a entamé une relation avec Martha Gever. Elles sont toujours ensemble.

La rétrospective Yvonne Rainer commence dès le 1er novembre au Centre Pompidou.

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