« Nimona », « Passages », « Pornomelancolia »... : les 11 sorties ciné LGBT de juin

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Teen-movies, documentaires, animation et comédies romantiques : pour le mois des fiertés, pas moins de 11 long-métrages LGBT+ débarquent au cinéma et sur les plateformes !

Adèle Exarchopoulos et Franz Rogowski dans « Passages » - SBS Distribution
Adèle Exarchopoulos et Franz Rogowski dans « Passages » - SBS Distribution

« Camila sortira ce soir », le 7 juin au cinéma

Alors qu’une vague LGBT tout droit venue d’Amérique du Sud déferle pour notre plus grand plaisir, Camila sortira ce soir de l’Argentine Inés Maria Barrionuevo se fait une place de choix dans ce renouveau du cinéma queer. À cause de la maladie de sa grand-mère, Camila doit déménager avec sa mère et sa sœur à Buenos Aires. Nouvelle ville, nouvelle école, nouvelles relations : Camila se confronte à un nouveau monde patriarcal et religieux dans lequel elle compte bien faire sa place. De ce postulat classique de teen-movie, la réalisatrice étonne. Elle redonne toute sa puissance politique au genre du coming-of-age grâce à un personnage surprenant, rejetant l’archétype de l’adolescente perdue et fragile au profit d’une jeune fille farouche et confiante, qui préfère s’imposer plutôt que s’adapter. Un film à l’énergie galvanisante sur le pouvoir des femmes et des marginaux qui crient leur colère.

« Marinette », le 7 juin au cinéma

Dans ce biopic sportif sur Marinette Pichon, l’une des plus grandes footballeuses françaises de l’Histoire, la réalisatrice Virginie Verrier compte bien remettre les pendules à l’heure et les projecteurs sur cette femme aux exploits bien trop vite oubliés. De la précarité des joueuses du foot féminin à la vie mouvementée de son personnage, en passant par ses histoires d’amour avec d’autres femmes, Marinette se veut comme une totale réhabilitation de sa protagoniste portée avec fougue par une Garance Marillier (Grave, Titane) habitée.

« Règle 34 », le 7 juin au cinéma

Fière étudiante bie engagée pour la cause féministe le jour, Simone explore à la nuit tombée ses fantasmes inavouables (principalement du BDSM) en tant que cam-girl. Cette double vie remplie de paradoxes la pousse à des questionnements plus passionnants les uns que les autres, que la réalisatrice brésilienne aborde avec panache et âpreté. Que faire quand notre sexualité ne correspond pas à nos valeurs militantes ? Le film, grandement remarqué dans les festivals à travers le monde, a remporté le Léopard d’Or à Locarno l’année dernière.

 

« My Love Affair with Marriage », le 7 juin au cinéma

Après un premier film jamais sorti en France, Rocks in my Pockets, où elle amorçait déjà une déconstruction maligne du patriarcat via les traumatismes des femmes de sa famille, Signe Baumane revient enfin avec My Love Affair with Marriage. Récompensé au Festival d’Annecy l’an passé, le film est une comédie musicale déprimée aux accents presque gothiques. La réalisatrice y relate sa construction de jeune fille en pleine Union soviétique, où le mariage est la seule perspective de bonheur qu’on lui offrait. Avec une richesse plastique jouissive et un ton unique, elle décortique l’idéal chimérique de l’hétéropatriarcat au rythme de chansons génialement écrites. My Love Affair with Marriage est une des pépites de l’année, à ne surtout pas rater.

« Jeanne et le garçon formidable », ressortie le 14 juin au cinéma

Parmi tous les nouveaux films de ce mois de juin, se glisse la ressortie d’un film français iconique des années 90 : Jeanne et le garçon formidable, première œuvre des réalisateurs gays Olivier Ducastel et Jacques Martineau (Drôle de Félix, Théo et Hugo dans le même bateau). Un regard, une danse, une chanson, et c’est le coup de foudre entre Jeanne et Olivier, deux inconnus avides d’aventure. Malheureusement, leur idylle est rapidement confrontée à leur premier obstacle, et pas des moindres : le sida. Avec cette comédie musicale amoureuse entre Virginie Ledoyen et Mathieu Demy, Ducastel et Martineau réalisent un film débordant de vie, une bouffée d’air frais solaire qui troque la gravité de son sujet pour mieux y extraire la flamboyante poésie.

« Pornomelancolia », le 21 juin au cinéma

Récompensé pour sa photographie au dernier Festival de San Sebastian, Pornomelancolia de Manuel Abramovich est une des sensations de l’année. Montrant le milieu du porno et du travail du sexe comme peu l’ont fait, via la terrible solitude qui ronge Lalo, son protagoniste, le réalisateur fait le portrait d’un métier rempli de préjugés que personne ne connait vraiment. Abramovich réalise un film éminemment politique, grâce à une forme contemplative et presque documentaire, qui imprègne la rétine et lorgne vers le cinéma de Sofia Coppola. Une oeuvre riche, souvent drôle, qui aborde avec intelligence un cortège de sujets d’ordinaires plombants (le sida, la culture du viol…).

« La Fille et le garçon », le 21 juin au cinéma

Pour son premier film, La Fille et le garçon (adaptée de sa propre pièce éponyme), le sexagénaire Jean-Marie Besset réalise une comédie romantique désarçonnante où un couple de vieux bourgeois joués par Arielle Dombasle et Aurélien Recoing s’offre les services d’un jeune couple d’immigrés. À mi-chemin entre Mouret et Rohmer, le film se veut comme une légère chronique amoureuse aux situations rocambolesques et aux grandes tirades littéraires.

« Passages », le 28 juin au cinéma

Juin signe aussi le retour d’un grand réalisateur queer : Ira Sachs. Après son Frankie en 2019 avec Isabelle Huppert, qui avait largement déçu public et critique, le réalisateur américain revient avec Passages, un long-métrage qui, depuis ses sélections à Sundance et Berlin, met tout le monde d’accord. Tomas et Martin sont en couple et heureux depuis une quinzaine d’années, mais leur routine amoureuse bascule lorsque l’un deux a une liaison avec une femme. Réunissant un casting international de choix, allant de Franz Rogowski (Great Freedom) à Ben Whishaw (James Bond, Women Talking) et Adèle Exarchopoulos (La vie d’Adèle, Les Cinq Diables), le film est une géniale réflexion sur le couple, où le cinéaste retourne à ce qui faisait le sel de son cinéma, avec notamment les superbes Keep The Lights on et Love is Strange.

« Casa Susanna », dès le 7 juin sur Arte.fr

Après les magnifiques Les Invisibles, Adolescentes et Petite Fille, Sébastien Lifshitz est enfin de retour avec un nouveau documentaire. Cette fois-ci, le cinéaste fixe sa caméra sur la célèbre Casa Susanna, une maison qui, dans les années 50 et 60 aux États-Unis, abritait le premier réseau illégal de personnes trans et de travesties. En apprenant cette histoire hors du commun, Lifshitz a donc décider d’en faire son récit dans ce magnifique documentaire, où il interroge celles et ceux qui ont cotoyé le lieux et ses occupant·es. Avec ce nouveau film, sortit directement sur Arte, c’est un chapitre méconnu mais primordial de l’histoire de la communauté LGBTQI+ qui est mis en avant.

« La amiga de mi amiga », le 28 juin sur Mubi

Pour le mois des des fiertés, Mubi habille sa programmation des couleurs arc-en-ciel ! En plus des récents ajouts de Sauvage, Harvey Milk ou encore Les Corps Ouverts, la plateforme de cinéma d’auteur sort l’inédit La amiga de mi amiga, de l’espagnol Zaida Carmona. Elle y suit les déboires amoureux et amitiés compliquées de plusieurs lesbiennes trentenaires aux quotidiens mouvementés. Une comédie amusante et énergique qui fait la part belle à la complexité féminine.

« Nimona », le 30 juin sur Netflix

Alors que le film avait été abandonné en plein développement par Disney il y a quelques années, au grand malheur des fans de la BD, Netflix a annoncé l’année dernière sauver le projet ! Ainsi, le film d’animation Nimona de Nick Bruno et Troy Quane arrive pile à temps pour le mois des fiertés. Dans cet univers d’heroic-fantasy pur, Nimona, une adolescente métamorphe traitée comme un monstre va faire équipe avec un chevalier accusé d’un crime qu’il n’a pas commis. Un film très attendu, qui promet de mêler représentation et divertissement avec brio.