Rwanda : une créatrice de mode trans accusée de faux sur son passeport

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Moses Turahirwa, 35 ans, a été placée en garde à vue le 27 avril après avoir partagé sur Instagram une photo de son passeport, affirmant que la rubrique "sexe" avait été modifié de masculin à féminin.

Moses Turahirwa
Moses Turahirwa - Capture d'écran

Une créatrice de mode rwandaise trans, qui comptait le président Paul Kagame parmi ses clients, a été arrêtée, accusée de faux après avoir affirmé que son passeport avait été modifié pour refléter son nouveau genre, a annoncé vendredi la police.

Moses Turahirwa, 35 ans, a été placée en garde à vue le 27 avril après avoir partagé sur Instagram une photo de son passeport, affirmant que la rubrique “sexe” avait été modifié de masculin à féminin.

« Enfin officiellement une femme sur ma carte d’identité. C’est amusant. Merci Kagame », a posté Moses Turahirwa, qui s’identifie comme « she/them » sur les réseaux sociaux.

« Turahirwa Moses a été convoqué par le RIB (Bureau d’enquêtes du Rwanda) pour expliquer la source du faux passeport après que la Direction générale de l’immigration et de l’émigration a confirmé ne pas avoir délivré ledit passeport », a déclaré à la presse le porte-parole du RIB, Thierry Murangira.

« L’usage de stupéfiants s’est ajouté aux crimes dont Turahirwa est accusé après que les tests du laboratoire médico-légal du Rwanda ont confirmé qu’il avait consommé illégalement du cannabis », a-t-il ajouté.

« L’enquête se poursuivra durant sa détention provisoire », a-t-il poursuivi.

Ancienne mannequin et fondatrice de la maison de couture Kigali Moshions, Moses Turahirwa avait démissionné de son poste de PDG de l’entreprise en novembre après un tollé suscité par la publication de photographies de nu sur ses réseaux sociaux.

En janvier, la créatrice – qui a conçu des vêtements pour Paul Kagame et sa famille – a fait l’objet de vives critiques au Rwanda après la révélation d’une vidéo la montrant en train de coucher avec deux hommes.

L’homosexualité n’est pas illégale au Rwanda, contrairement à plusieurs de ses voisins (Tanzanie, Ouganda, Burundi).

Si le Rwanda fait partie des quelques pays africains signataires d’une déclaration conjointe des Nations unies de 2011 condamnant la violence contre les personnes LGBTQ, les abus et la stigmatisation y sont récurrents.