Loi LGBTphobe en Ouganda : la Maison Blanche prévient de « conséquences » potentielles, Amnesty demande le retrait

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La Maison Blanche a mis en garde mercredi 22 mars l'Ouganda contre de potentielles « conséquences » économiques si la loi contre l'homosexualité, adoptée par le Parlement, entre en vigueur.

Drapeau LGBT et drapeau ougandais
Drapeau LGBT et drapeau ougandais - Lex0077 / Shutterstock

La Maison Blanche a mis en garde mercredi 22 mars l’Ouganda contre de potentielles « conséquences » économiques si la loi contre l’homosexualité, adoptée par le Parlement, entre en vigueur.

« Nous devrions déterminer si nous devons décider, ou non, de conséquences, peut-être sur le plan économique, si cette loi est effectivement adoptée et entre en vigueur », a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

La mise en œuvre de cette loi n’est pas encore certaine – le texte devant être approuvé par le président –, mais Washington « surveille cela de très près », a insisté M. Kirby.

Des conséquences financières « seraient vraiment regrettables, car une grande partie de l’aide économique que nous fournissons concerne la santé », a-t-il ajouté.

Le Parlement ougandais a voté mardi 23 mars au soir, lors d’une séance agitée, une loi prévoyant de lourdes peines pour les personnes LGBT.

Les député·es ont considérablement amendé le texte initial qui prévoyait jusqu’à 10 ans de prison pour toute personne se livrant à des « actes homosexuels » ou se revendiquant comme LGBTQ+, dans un pays où l’homosexualité était déjà illégale.

L’ONU, l’ONG Amnesty International, Washington et Londres ont déjà demandé au président ougandais Yoweri Museveni de rejeter cette loi.

L’ONG Amnesty International a demandé mercredi au président ougandais Yoweri Museveni de rejeter une loi contre l’homosexualité adoptée par le parlement mardi soir, la qualifiant d'”assaut sérieux” contre la communauté LGBTQ+.

Le parlement ougandais a voté mardi soir, lors d’une séance agitée, une loi prévoyant de lourdes peines pour les personnes entretenant des relations homosexuelles.

Les députés ont considérablement amendé le texte initial qui prévoyait jusqu’à 10 ans de prison pour toute personne se livrant à des actes homosexuels ou se revendiquant comme LGBTQ+, dans un pays où l’homosexualité était déjà illégale.

L’étendue des nouvelles peines prévues par la loi n’était pas connue dans l’immédiat.

« Cette loi ambigüe, vaguement formulée, criminalise même ceux qui “font la promotion” de l’homosexualité », a souligné dans un communiqué diffusé le 22 mars Tigere Chagutah, le directeur d’Amnesty pour l’Afrique de l’Est et du Sud.

Fox Odoi-Oywelowo, un élu du Mouvement de résistance nationale, le parti du président Museveni, a pris position contre le texte. Le député a dit à l’AFP que selon la version finale de la législation, les contrevenants risquent une peine de prison à vie ou même la peine de mort pour des délits « aggravés ».

Amnesty a estimé que M. Museveni devait « urgemment mettre un veto à cette loi consternante », ajoutant qu’elle « institutionaliserait la discrimination, la haine et les préjugés » contre la communauté LGBTQ+.