L'Ouganda se prépare à étudier une nouvelle loi anti-homosexualité selon la Présidente du Parlement

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L'Ouganda va étudier mercredi 1er mars une nouvelle proposition de loi anti-homosexualité, a affirmé la présidente du Parlement, alors que les théories conspirationnistes sur le sujet foisonnent sur les réseaux sociaux.

Annet Anita Among est la présidente du Parlement ougandais - Capture d'écran / Twitter
Annet Anita Among est la présidente du Parlement ougandais - Capture d'écran / Twitter

L’Ouganda va étudier mercredi 1er mars une nouvelle proposition de loi anti-homosexualité, a affirmé la présidente du Parlement, alors que les théories conspirationnistes sur le sujet foisonnent sur les réseaux sociaux.

Selon un enregistrement audio auquel a eu accès l’AFP, Annet Anita Among a affirmé mardi lors d’une rencontre religieuse : « Demain nous allons porter une loi anti-homosexualité. »

Mme Among a également publié sur Twitter une vidéo de cette rencontre, y ajoutant en commentaire : « Nous devons jalousement protéger nos chères valeurs et notre culture ».

 

Les relations entre personnes de même sexe sont illégales en Ouganda – un héritage des lois coloniales – mais depuis l’indépendance du Royaume-Uni en 1962, aucune condamnation n’a eu lieu pour des actes homosexuels consentis.

Les ambassades occidentales et les agences humanitaires qui travaillent en Ouganda, et ont à de nombreuses reprises défendu des membres de la communauté LGBT, sont régulièrement accusées de « promouvoir l’homosexualité » dans ce pays d’Afrique de l’Est.

Ces dernières semaines, des théories conspirationnistes ont enflé sur les réseaux sociaux, associant des affaires d’abus sexuels sur des enfants dans des internats à l’homosexualité entre adultes.

Le mois dernier, le gouvernement a lancé une enquête sur une supposée « promotion » des droits LGBT dans les écoles.

En 2014, un tribunal ougandais avait bloqué un projet de loi approuvé par les députés et signé par le président Yoweri Museveni qui voulait punir les relations homosexuelles de prison à vie.

Ce texte avait suscité un tollé au-delà des frontières ougandaises, certains pays riches ayant suspendu leur aide après son passage devant le Parlement.

Dans l’enregistrement écouté par l’AFP, Mme Among déclare : « Nous sommes reconnaissants à nos promoteurs de l’homosexualité pour le développement socio-économique qu’ils ont apporté au pays (…) mais nous ne sommes pas reconnaissants de la morale qu’ils sont en train de tuer. »

« Nous n’avons pas besoin de leur argent, nous avons besoin de notre culture. »

Frank Mugisha, directeur exécutif de Sexual Minorities Uganda, la principale organisation de défense des gays en Ouganda, interdite depuis l’année dernière, a déclaré qu’il était d’ores et déjà inondé d’appels à propos de cette nouvelle loi.

« Les membres de la communauté vivent dans la peur », a-t-il affirmé.

« Les relations homosexuelles sont déjà illégales et une nouvelle loi signifierait encore plus de harcèlement et de discriminations contre des gens qui sont déjà vulnérables. »