« Last Dance », « Aftersun », « Arrête avec tes mensonges »... : les sorties ciné LGBT du mois de février

Publié le

En février, pas moins de 11 films queer viennent éclairer les écrans de nos salles obscures. De la Russie à la France en passant par les États-Unis, entre documentaires, horreur et comédie, zoom sur ces œuvres singulières.

Elsi Sloan et Carmen Kassovitz dans « Pulse »
Elsi Sloan et Carmen Kassovitz dans « Pulse », de Aino Suni - Kerttu Hakkaraine / Port au Prince Pictures

« Knock at the cabin », le 1er février

Après Old en 2021, le réalisateur iconique du cinéma d’horreur M. Night Shyamalan (Split, Signes, Le Village…) revient cette année nous faire frissonner avec Knock at the cabin, où le destin de l’humanité repose sur les épaules d’une seule famille, composée d’un couple d’hommes et de leur fille. Un film à frissons donc, où Jonathan Groff (Matrix 4, Glee) et Ben Aldridge (Spoiler Alert) font face aux terrifiants annonciateurs de l’apocalypse, dont l’ex-catcheur Dave Bautista (Gardiens de la Galaxie, Dune) et Rupert Grint (The Servant, Harry Potter). Les premières critiques sont largement positives, et assurent un roller-coaster d’émotions fortes.

« Aftersun », le 1er février

Aftersun, premier film de la britannique Charlotte Wells, c’est la sensation du dernier festival de Cannes, le petit film indépendant qui a trusté les tops de toutes les critiques américaines l’année dernière et a permis à son acteur principal de décrocher une nomination aux Oscars. Centré sur les doux souvenirs de vacances d’une petite fille et de son père en Turquie, le long-métrage a aussi été primé à la Semaine de la Critique ainsi qu’au dernier festival de Deauville où il remporte le si convoité Grand Prix. Partout à travers le monde, sont vantés les mérites d’un film sensible et profond, qui regarde intelligemment le passé à travers la mémoire d’une petite fille, portée par une jeune actrice formidable et un Paul Mescal (Normal People) déchirant. Sur ses personnages, la réalisatrice a récemment confié : « Mes personnes seront toujours queer par défaut ». Assurément l’un des films de l’année à ne pas rater.

« Des garçons de province », le 1er février

Gaël Lepingle continue de se construire en marge du cinéma français, avec de beaux films souvent étonnants. Avec Des garçons de province, le réalisateur met bout à bout trois histoires sur le quotidien de jeunes gays vivant loin des grandes villes. Ainsi, alors que les récits gays sont souvent concentrés dans des milieux urbains, Lepingle évite cet écueil et décentre ses personnages pour des histoires amoureuses, mélancoliques et charnelles.

« Un homme heureux », le 15 février

Projeté au Festival de l’Alpe d’Huez en janvier, la comédie de Tristan Séguéla suit le couple de Jean (Fabrice Luchini), un maire conservateur et Edith (Catherine Frot), qui lui annonce lors d’un déjeuner se sentir depuis toujours comme un homme. Ce résumé et sa bande-annonce ont fait grincer des dents de plus d’une association trans et LGBTQ+, mais certaines personnes trans ont aussi déclaré avoir été engagées comme consultantes sur le film pour s’assurer que le film n’emprunte pas de chemins discriminants.

« La Femme de Tchaïkovski », le 15 février

Après avoir légalement quitté il y a près d’un an la Russie, Kirill Serrebrenikov a pu pour la première fois être présent à Cannes lors de la projection d’un de ses films. En compétition officielle et sélectionné pour la Queer Palm, La femme de Tchaïkovski a su faire parler de lui sur la Croisette en mai dernier. Comme son titre l’indique, le film se concentre sur la femme du célèbre compositeur russe, connu pour son travail mais aussi pour son homosexualité. Piégée dans un amour à sens unique, sa femme Antonina Miliukova s’obstine quitte à se sacrifier pour lui. Un film brûlant, radical, qui promet un moment de cinéma intense.

« Animals », le 15 février

Le troisième long-métrage de Nabil Ben Yadir, interdit aux moins de 16 ans et inspiré de faits réels, filme l’agression et le meurtre homophobe d’Ihsane Jarfi en 2012. Violence extrême, humiliations homophobes et images insoutenables sont aux rendez-vous de ce film éprouvant.

« Arrête avec tes mensonges », le 22 février

Adapté du roman éponyme de Philippe Besson, Arrête avec tes mensonges d’Olivier Peyon est une romance du passé vu par le présent, où Stéphane Belcourt, un homme (Guillaume de Tonquédec) retourne dans sa ville natale après 35 ans et tombe sur Lucas, le fils (Victor Belmondo) de son premier amour à 17 ans. Plein de questions depuis la disparition de son père, Lucas va tenter par tous les moyens de trouver des réponses auprès de Stéphane, chez qui cette rencontre a réveiller de douloureux souvenirs. Un drame intense où les époques se rencontrent non sans éclats.

« Pulse », le 22 février

Dans les grandes maisons de la jeunesse dorée de la Côte d’Azur, Elina, une rappeuse aux cheveux verts, débarque avec sa mère pour rejoindre le copain de cette dernière et compte bien se faire remarquer. Dès lors, une relation malsaine se crée avec la fille de son nouveau beau-père, Sofia, pour qui elle développe une possessivité particulière. La jeune réalisatrice Aino Suni, pour son premier film, convoque obsession, drogue et décadence dans un thriller prometteur, généreux et inspiré.

« Last Dance », le 22 février

Dans ce documentaire lumineux, la réalisatrice française Coline Abert suit les derniers pas de la drag queen américaine Lady Vinsantos. Avant de prendre définitivement sa retraite, cette dernière prépare un ultime show à Paris, son rêve depuis toujours. L’artiste pose un regard acerbe et jamais manichéen sur le drag d’aujourd’hui, son industrie et son marché, tout en transmettant mieux que personne son amour pour cet art qui lui a tant apporté et auquel elle s’apprête à dire au revoir.

« Jet Lag », le 22 février

Début 2020, la réalisatrice chinoise Zheng Lu Xinyuan s’est retrouvé confinée à cause de la Covid-19 dans une chambre d’hôtel autrichienne avec sa petite amie. Avec Jet Lag, elle rend compte de leur quotidien en se filmant elles et les passants, mais aussi en se remémorant sa vie d’antan, son enfance, l’Histoire et ses travers dans un jeu d’allers et retours constants entre passé et présent. Un documentaire éclairant et sensible qui révèle les contours d’une cinéaste à suivre.

« A Wild Patience Has Taken Me Here », le 9 février, sur la plateforme Mubi

Seul film de la sélection à ne pas sortir en salle mais aussi seul court-métrage, le second court de la réalisatrice brésilienne Érica Sarmet est centré sur Vange, une bikeuse solitaire qui passe un week-end avec quatre jeunes filles avec qui elle va échanger sur leur expérience du lesbianisme.