La députée LFI Ségolène Amiot demande "le limogeage" de ministres "homophobes"

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"Les personnes LGBT se font toujours agresser dans la rue. En deux ans, les agressions LGBT-phobes ont augmenté de 20%" et "le motif d'homophobie est trop souvent refusé par la police", a-t-elle souligné.

Ségolène Amiot, députée LFI, lors des questions au gouvernement, le 19 juillet, à l'Assemblée nationale
Ségolène Amiot, députée LFI, lors des questions au gouvernement, le 19 juillet, à l'Assemblée nationale - Capture d'écran Twitter

Deux députées Nupes ont interpellé Elisabeth Borne sur la présence de ministres qui “enchaînent les déclarations homophobes et sexistes” et l’une des deux a demandé leur “limogeage” mardi 19 juillet pendant les questions au gouvernement.

“J’attends que vous limogiez vos ministres homophobes”, a demandé la députée insoumise Ségolène Amiot.

“Les personnes LGBT se font toujours agresser dans la rue. En deux ans, les agressions LGBT-phobes ont augmenté de 20 %” et “le motif d’homophobie est trop souvent refusé par la police”, a-t-elle souligné.

“Mais comment leur en vouloir quand le gouvernement est loin d’être exemplaire, quand plusieurs ministres enchaînent les déclarations homophobes et sexistes”, a tonné l’élue dans l’hémicycle, citant le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, de l’Intérieur Gérald Darmanin “et bien sûr (la ministre des Collectivités territoriales Caroline) Cayeux qui affirme toujours son mépris des homosexuels”.

“Mme la Première ministre, je suis de ces gens-là”, avait-elle commencé, en référence aux propos controversés de Caroline Cayeux. Présente dans l’hémicycle, celle-ci n’a pas levé la tête.

 

“Vous visez des ministres, vous visez particulièrement une ministre, elle s’est excusée”, a répondu Isabelle Rome, chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Diversité, sous les huées de la gauche.

“S’agissant de la lutte contre les LGBT-phobies, nous n’avons pas à rougir”, a-t-elle affirmé. “Qui a ouvert la PMA à toutes les femmes, qui a interdit les thérapies de conversion, qui a fait évoluer le don du sang (…), c’est la majorité parlementaire !”.

Mme Rome a annoncé réunir “à la rentrée” le comité de suivi du “plan LGBT” du gouvernement, lancé par sa prédécesseure Elisabeth Moreno, qui vise notamment à lutter contre “la haine anti-LGBT”.

Alors qu’elle se justifiait sur des propos tenus en 2013 sur le caractère “contre nature” du mariage pour tous et l’adoption pour les couples de même sexe, Mme Cayeux avait déclaré avoir “beaucoup d’amis parmi ces gens-là”. Elle avait aussi dit maintenir ses propos, avant de rétropédaler et présenter ses excuses.

“Ce n’est pas une maladresse, c’est un délit”, a balayé l’écologiste Marie-Charlotte Garin.

En 2013, Christophe Béchu avait signé une tribune dans l’hebdomadaire conservateur Valeurs Actuelles contre le mariage gay et Gérald Darmanin avait déclaré qu’il ne marierait pas de couples de même sexe en sa mairie de Tourcoing.

“Ce n’est pas un hasard c’est un choix politique”, a tancé Mme Garin. “Mme Borne, comment pouvez-vous nommer dans votre gouvernement ces gens-là ?”, a-t-elle interrogé.