Fiertés LGBT+ : des dizaines de milliers de personnes à Toulouse, Marseille et Saint-Etienne

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Des dizaines de milliers de personnes, dont beaucoup de jeunes, ont participé samedi sous la chaleur, dans les rues notamment de Toulouse, Marseille et Saint-Etienne à la marche des Fiertés LGBT+.

Pride à Marseille, le 2 juillet 2022 - Nicolas Maille pour Komitid
Pride à Marseille, le 2 juillet 2022 - Nicolas Maille pour Komitid

Des dizaines de milliers de personnes, dont beaucoup de jeunes, ont participé samedi sous la chaleur, dans les rues de Toulouse, Marseille et Saint-Etienne à la marche des Fiertés LGBT+, ont constaté des journalistes de l’AFP.

A Toulouse, plus de 10 000 participant·es – selon la préfecture – ont dansé et applaudi sur la place du Capitole des orateurs les invitant à “jouir sans entraves” et à lutter contre “la honte, l’ignorance, la violence” anti-LGBT+.

“C’est avec les pédales qu’on avance”, “Bravo les lesbiennes !” ou “Jésus a dit d’aimer tout le monde. Je l’ai pris au mot”, pouvait-on lire sur des pancartes, au milieu des drapeaux arc-en-ciel.

Loan El-Haïna, 23 ans, vient “soutenir les personnes trans” car “beaucoup d’entre elles n’osent pas le dire, pour ne pas perdre leurs proches”. “Ce n’est pas notre faute si on n’est pas né dans le corps qui nous était destiné à la base”, poursuit-elle.

Ces dernières années, outre les manifestations habituelles, des marches alternatives sont apparues, affichant d’autres slogans et revendications, souvent plus contestataires.

Le 4 juin, un millier de personnes ont ainsi défilé à Saint-Denis, près de Paris, pour la deuxième Pride des banlieues. 

Et le 19 juin ils étaient, selon les associations, quelque 50 000 à Paris à la Pride radicale anticapitaliste et antiraciste. Enfin, samedi 25 juin, 500 000 personnes, selon l’Inter-LGBT, ont défilé, toujours à Paris, de la Porte Dorée à la place de la République.

A Marseille, deuxième ville de France, la marche a aussi servi à revendiquer le droit à l’IVG, remis en cause aux Etats-Unis. Louane Tendero, étudiante de 17 ans, a défilé avec un cintre tâché de peinture rouge “pour représenter la violence d’un avortement clandestin”. Hétéro, la jeune femme participe à la Pride “depuis toute petite, avec (s)es parents”.

Dans le cortège arc-en-ciel de 12 000 personnes selon la préfecture de police, des associations de personnes trans, de lesbiennes, étaient rejointes par des militantes féministes et des défenseurs des droits humains.

Parmi eux, Jean-Louis Rougeron, relais LGBTI+ d’Amnesty International, a mis en avant la menace particulière sur les droits en Ukraine : “Alors que l’homophobie s’atténuait en Ukraine, l’invasion russe risque de menacer ces progrès”, s’est-il inquiété auprès de l’AFP.

Pour Philippe Murcia, 47 ans, “ce qui se passe actuellement dans divers pays du monde montre que la notion de “ droits acquis ” est remise en question”.

Des élus de la municipalité de gauche et écologiste ont rejoint le cortège, comme le maire Benoît Payan et le tout nouveau député insoumis, Manuel Bompard.

La première Marche des fiertés organisée à Saint-Etienne a réuni, elle, près d’un millier de personnes, selon un correspondant de l’AFP.

La facade de l’hôtel-de-ville arborait un drapeau arc-en-ciel.

Parmi les nombreux manifestants grimés, certains avaient écrit sur leurs vêtements ou brandissaient une pancarte portant l’inscription “Mon corps, mes choix, vos gueules”, en réaction également à la remise en cause de l’IVG aux Etats-Unis par la Cour suprême.

Selon Sébastien Charrier, responsable de l’association Le Refuge sur la Loire, “la population de cette ville, qui a accueilli en décembre dernier pour le 18e fois le festival LGBT de cinéma Face à Face, est sensible à ces sujets sociétaux”.

Les deux organisateurs ont cependant déploré que des militants politisés aient “nuient à l’aspect festif”, en proférant de slogans hostiles à la police.

Ce week-end, pas moins de huit marches étaient prévues, à Amiens, Saint-Paul-lès-Dax, Le Mans, Marseille, Perpignan, Quimper, Saint-Etienne, Toulouse.

Avec l’AFP