Marche des fiertés 2022 : « Une réussite en termes de mobilisation et de logistique », selon Matthieu Gatipon-Bachette

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Grand succès pour l’édition 2022 de la Marche des fiertés parisienne malgré une météo capricieuse et un contexte national et international difficile pour les personnes LGBTI+.

Marche des fiertés Paris 2022 - Tiphaine Dubuard
Marche des fiertés Paris 2022 - Tiphaine Dubuard

« Même le temps est homophobe », a-t-on entendu ce samedi 25 juin lors de la Pride parisienne. Malgré la pluie, qui s’est discrètement invitée tout au long de l’évènement, l’édition 2022 de la Marche des fiertés a été « une réussite en termes de mobilisation et de logistique », selon Matthieu Gatipon-Bachette, porte-parole de l’interLGBT, l’inter-associative en charge de l’organisation.

Après une édition 2020 annulée et une édition 2021 soumise à de lourdes restrictions sanitaires, la Marche des fiertés 2022 ambitionnait d’être un rassemblement d’ampleur. C’est chose faite puisque la manifestation a su mobiliser plus de 80 associations et plusieurs centaines de milliers de personnes dont de très nombreux jeunes.

Dans les cortèges, associations LGBTI+, syndicats et partis politiques se sont succédés pour célébrer les fiertés mais aussi porter un discours de tolérance et d’ouverture.

De nombreux représentants politiques étaient également de la partie. En plus des chars des partis politiques (Europe Ecologie Les Verts, La France Insoumise et Renew Europe, la majorité présidentielle), on a pu croiser, entre autres, Clément Beaune, Ministre délégué chargé de l’Europe, Clémence Guetté, députée LFI, l’avocate Caroline Mécary et Jean-Luc Romero, adjoint à la Maire de Paris.

Interrogé sur les revendications de la marche par Komitid, le porte-parole de l’inter-LGBT a évoqué la question du genre qu’il estime « centrale » à l’heure où “l’extrême droite fait passer les questions de genre comme du lavage de cerveau”, la nécessité d’alerter sur la précarité des personnes LGBTI+ et d’ouvrir un centre d’archives LGBTI+ en France.

Le centre d’archives LGBTI+ au cœur des revendications

D’ailleurs, le jeudi 23 juin, l’interLGBT avait diffusé un communiqué de presse intitulé « le 25 juin, nous marcherons aussi pour que vivent nos archives ». Dans ce texte l’inter-association explique que la lutte actuelle pour les droits des personnes LGBTI+ puisait son inspiration dans ses « résistances » passées. « Comment poursuivre ces combats qui ne sont jamais gagnés comme nous le prouve l’actualité récente si on ne connaît pas son histoire, celle de ses luttes la force et la diversité de sa culture ? Si on ne sait pas d’où l’on vient ? », s’interroge le collectif.

Matthieu Gatipon-Bachette rappelle le « contexte difficile » dans lequel s’est tenue la Marche. « A l’Assemblée Nationale, il y a 89 députés qui tiennent un discours LGBTphobes et abreuvent des groupuscules d’extrême droite », explique-t-il à Komitid, faisant référence aux 89 député·es Rassemblement National récemment élu·es.

"Don't RN on my parade" - Nicolas Maille

“Don’t RN on my parade” – Nicolas Maille

Une sécurité policière renforcée

En raison de l’attentat survenu la veille contre un bar gay à Oslo, la présence policière a été renforcée tout au long de la journée. Une sécurité aux abords de la marche mais également dans le quartier du Marais. Selon Olivier Robert, Président du Sneg (Syndicat national des entreprises gaies), la préfecture de police de Paris a mis en place un « dispositif de protection périmétrique » dans le Marais avec un système de block-stops, de rues piétonnisées et de patrouilles jusqu’à 3h30 du matin.

La marche, qui est partie de la station de métro Michel Bizot, s’est terminée avec un grand concert place de la République. Au programme, Bilal Hassani, Jennifer Cardini ou encore Hot Body Choir, pour le plus grand plaisir des spectateur·ices réuni·es en nombre.

Bilal Hassani avant de rentrer sur scène - Jean-Benoît Richard

Bilal Hassani avant de rentrer sur scène – Jean-Benoît Richard