A la conférence d'Ilga World, des associations LGBTI+ s'inquiètent d'un regain d'hostilité à leur encontre

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Plus de 600 représentant·es LGBTI+ participent à la conférence mondiale organisée par Ilga World à Long Beach, près de Los Angeles, avec un accent particulier mis sur la jeunesse.

Image de la précédente conférence mondiale de l'Ilga, à Wellington (Australie) en 2019
Image de la précédente conférence mondiale de l'Ilga, à Wellington (Australie) en 2019 - DR

Les membres de la communauté LGBTI+ sont confrontés partout dans le monde à une recrudescence d’actes hostiles les prenant pour cible, ont averti des militants et responsables d’associations issus de plus de 100 pays qui se sont retrouvés cette semaine en Californie.

Les participants à ce rassemblement mondial, premier du genre organisé depuis la pandémie de Covid-19, ont notamment attiré l’attention sur les difficultés que vivent les jeunes queers.

La communauté LGBTI+ a toujours subi “un niveau très élevé de violence et de discrimination”, relève Julia Ehrt, directrice de l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (Ilga World).

Mais ces dernières années, on a assisté à une nette résurgence des discours attaquant la théorie du genre qui visent à priver les LGBTI+ “des droits humains qu’ils méritent”, dit-elle.

Au total, plus de 600 représentant·es LGBTI+ participent à la conférence mondiale organisée par Ilga World à Long Beach, près de Los Angeles, avec un accent particulier mis sur la jeunesse.

“Nous nous battons pour les droits des queers dans le monde entier mais les droits des jeunes queers ont été particulièrement attaqués”, déclare à l’AFP Martin Karadzhov, qui préside le comité d’Ilga World pour la jeunesse.

Bouffée d’air frais

“Cette conférence nous offre pour la première fois un espace où nous pouvons vraiment mener ces conversations”, notamment sur “les pratiques néfastes comme les “ thérapies de conversion ” qui sont immorales, pseudo-scientifiques et brutales et malgré tout légales dans près de 180 pays”, dit-il.

Le retour de cette conférence après deux ans de pandémie est une bouffée d’air frais pour les participants.

“De nombreux militants LGBTQI travaillent dans des conditions extrêmes d’oppression, d’isolement et de violence”, souligne Jessica Stern, envoyée spéciale du Département d’Etat américain pour la défense des droits de la communauté LGBTQ.

Pour Brian Wenke, du projet éducatif “It Gets Better” basé à Los Angeles, la conférence arrive à point nommé pour les jeunes queers aux Etats-Unis.

“Rien que cette année, plus de 300 projets de loi dans 36 Etats” ont été déposés concernant les personnes LGBTI+, “allant des restrictions sur les compétitions sportives aux textes “ don’t say gay ”” qui interdisent d’évoquer à l’école les questions d’orientation sexuelle, dit ce militant.

Pour lui, toutes ces lois ont pour seul but de priver les jeunes queers de “l’expérience dont ils ont besoin pour grandir et s’épanouir” en tant qu’adultes.

La conférence donnait sur sa page d’inscription le choix parmi une quarantaine de genres et d’identités différentes, dont beaucoup issues de cultures traditionnelles de différents pays.

Pour Martin Karadzhov, c’est l’occasion de “démentir le mythe selon lequel les divers genres et identités trans n’existaient pas avant, que c’est quelque chose de nouveau”.