« Adieu Triste Amour », de Mirion Malle, un récit d'émancipation bienveillant

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Dans son nouveau roman graphique, « Adieu triste amour », la bédéiste Mirion Malle narre une histoire d’émancipation qui laisse entrevoir les prémisses d’un amour lesbien.

Couverture Adieu triste amour
Couverture Adieu triste amour - Mirion Malle

« Notre point commun à toutes, c’est qu’on était fatiguées. Tannées. Epuisées. Alors on est parties ». Cette phrase, c’est la seule qu’on puisse lire sur la quatrième de couverture de la BD Adieu triste amour publié aux éditions La ville brûle. Et pour cause, dans ce nouveau roman graphique, Mirion Malle raconte la fuite de Cléo, une jeune autrice de BD.

Ici, la fuite n’a rien de honteuse. Elle n’est ni un évitement, ni un contournement. Elle est vitale, nécessaire. Une pulsion de vie en somme.

A Montréal où elle s’est installée avec son amoureux, Cléo a l’impression de ne pas être à sa place. Un sentiment qui reste, qui s’impose peu à peu à elle. Une sensation d’être étrangère à sa propre vie. Alors, lorsqu’elle apprend que celui avec qui elle partage sa vie depuis un an a harcelé sexuellement une de ses camarades quand il était étudiant, elle comprend qu’elle doit partir.

Extrait d'Adieu triste amour - photographie Tiphaine Dubuard

Extrait d’Adieu triste amour – capture

Une nouvelle vie

En même temps que de mettre fin à ce « triste amour », elle démarre une nouvelle vie. Elle s’en va sans trop savoir où aller ni quoi chercher mais avec la conviction intime que partir est la seule solution. « C’était un peu comme évidence », expliquera-t-elle plus tard. Pour Cléo, partir c’est se choisir, partir c’est vivre, partir c’est revivre.

En laissant derrière une ville, Montréal, des ami·e·s et une histoire d’amour, Cléo entame sa révolution. Elle deviendra libre. Libre de créer, libre de décider, libre d’être elle-même, libre d’aimer.

Le difficile chemin de l’émancipation

Si l’amour qu’elle a quitté est « triste », celui qu’elle s’apprête à vivre avec Marisol, une jeune femme qu’elle a rencontrée en Gaspesie, s’annonce doux et joyeux.

Dans ce récit, Mirion Malle parvient à raconter avec délicatesse et bienveillance cette « tranche de vie », de l’existence de Cléo. Avec un trait coloré et un dessin vivant, elle saisit avec justesse le difficile chemin de l’émancipation.

Finalement, comme Mirion Malle le dit elle-même : « Adieu triste amour est un livre de printemps, de soleil qui revient, un livre où après avoir été réveillée dans le grand froid, on se laisse aller à la douceur de la nature qui renaît ».