Cameroun : deux femmes trans, condamnées à cinq ans, en liberté provisoire en attendant leur appel

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Deux femmes trans au Cameroun avaient été condamnées en mai à cinq ans de prison. Mercredi 14 juillet, elles ont été remises en liberté provisoire en attendant l'issue de leur procès en appel.

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Le rainbow flag et le drapeau du Cameroun - Yuriy Boyko / Shutterstock

Deux femmes trans camerounaises condamnées en mai à cinq ans de prison ont été remises en liberté provisoire mercredi 14 juillet en attendant l’issue de leur procès en appel, ont indiqué leur avocat et une ONG.

Shakiro, très présente et connue sur les réseaux sociaux au Cameroun, et Patricia, emprisonnées depuis février, « sont libres » après avoir « bénéficié d’une mesure de mise en liberté provisoire » de la Cour d’appel de Douala, la capitale économique du Cameroun, a annoncé à l’AFP leur avocat, Me Richard Tamfu.

« La décision de mise en liberté a été prononcée dans le cadre du procès en appel » des deux condamnées, a confirmé à l’AFP Alice Nkom, présidente de l’Association pour la défense des droits des homosexuels (Adefho).

Peine la plus lourde

En mai, les deux prévenues avaient été reconnues coupables de « tentative d’homosexualité, outrage public aux mœurs et défaut de carte nationale d’identité » avant d’être condamnées en première instance chacune à cinq ans de prison, la peine la plus lourde prévue par la législation réprimant les pratiques homosexuelles dans ce pays d’Afrique centrale.

Shakiro et Patricia avaient interjeté appel, la date de leur nouveau procès n’est pas fixée.

L’homosexualité est réprimée au Cameroun, la loi prévoyant des peines allant de six mois à cinq ans de prison pour quiconque entretient des rapports sexuels avec une personne du même sexe.

L’ONG internationale Human Rights Watch (HRW) avait déploré en avril les discriminations subies par les personnes LGBTI+ au Cameroun.

« La loi qui criminalise les comportements homosexuels fait courir aux personnes LGBT un risque accru d’être maltraitées, torturées et agressées sans aucune conséquence pour les auteurs de ces actes », avait déclaré Neela Ghoshal, directrice adjointe de la division LGBT de HRW.

Autrefois fréquentes, les arrestations pour des faits allégués d’homosexualité ont sensiblement baissé ces dernières années au Cameroun, mais elles semblent repartir à la hausse depuis peu.

Avec l’AFP