« Appelez-moi Olivia… » : Olivia Ciappa poursuit le journal de sa transition

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La photographe Olivia Ciappa, qui a annoncé sa transition de genre en avril sur les réseaux sociaux, continue de raconter ses expériences en tant que femme trans. Et les réactions sont bien souvent bienveillantes.

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La photographe Olivia Ciappa - Capture d'écran / Instagram

Le 4 juin, la phootgraphe Olivia Ciappa a officialisé ses nouveaux prénom et pronoms. « Je vous laisse le choix : si vous voulez me genrer au féminin, mon prénom sera “ Olivia ”. Avec comme diminutif : “ Livia ”. Et donc le pronom qui va sera “ elle ”. Si vous voulez garder “ Olivier ” et continuer à me genrer au masculin, pas de problème, ça ne me gêne absolument pas. Comme ça, personne ne se trompe et y a pas à avoir peur de faire une “gaffe” ou de me mégenrer », déclare-t-elle dans un post Facebook. 

« Je sais que c’est très dur pour beaucoup de monde de changer un pronom et un prénom, alors ne vous mettez pas la pression »

« Je sais que c’est très dur pour beaucoup de monde de changer un pronom et un prénom, surtout quand on connaît quelqu’un depuis longtemps, alors ne vous mettez pas la pression : tout me convient, du moment que c’est bienveillant ».

La photographe explique que, pour le moment, elle garde « Olivier » et ses pronoms masculins. « J’ai été formaté pour dire “il” pendant 42 ans, ça ne peut pas disparaître d’un coup ». Elle ajoute qu’elle ne veut pas renier le travail qu’elle a accompli avant sa transition, « je suis très fier de ce que j’ai accompli en tant qu’“ Olivier ” et je ne veux pas le renier d’un claquement de doigts en appelant ça un “ dead name ” ». Elle précise qu’elle est consciente que ce n’est pas la réaction habituelle des personnes trans, qui demandent à être genrées dans «  leur nouveau genre et leur nouveau prénom. D’ailleurs je ne connais aucune personne trans à part moi qui n’ait aucun problème avec son dead name ».

Elle partage sur ses réseaux sociaux son expérience en tant que femme trans avec ses abonné·es et les réactions sont bien souvent bienveillantes. Le 12 juin, elle s’est maquillée pour la première fois et a porté ce qu’elle a appelé une « tenue complètement féminine  ». Dans le métro, une contrôleuse lui demande sa carte, lui dit « étonnée “c’est vous ?” (…) Je fais signe de oui de la tête. Elle me fait un grand sourire, un clin d’œil et “Good job, bonne journée madame” ».

Olivia a annoncé dimanche 13 juin qu’elle lance une cagnotte d’un montant de 25 000 euros pour réaliser une vaginoplastie en Thaïlande. « Voilà des semaines que je me dis chaque jour que je devrais ouvrir une cagnote de crowfounding, mais la pudeur et l’angoisse destructrice d’un possible rejet m’empêchaient de le faire. Jusqu’à aujourd’hui. Le moment est venu de faire le grand saut, le moment d’oser demander de l’aide, le moment de sauter à l’élastique – en espérant qu’il ne craque pas  », écrit-elle dans un post Facebook.

Elle explique avoir choisi la Thaïlande et non la France, puisque notre pays a « 20 ans de retard par rapport aux Thaïlandais. Ils ont des techniques nouvelles que nous ne pratiquons absolument pas, au point que nos méthodes d’opérations semblent archaïques par rapport à eux ». « Mais le plus effrayant est ailleurs : une très grande majorité des personnes trans opérées en France que je connais ont eu des complications potentiellement mortelles », ajoute-elle. « Même avec les meilleurs chirurgiens français, je n’aurais aucune envie de leur faire confiance  ».