Les Suisses voteront par référendum sur le mariage pour tou·tes

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Les Suisses devront se prononcer dans les urnes sur le mariage pour tou·tes, adopté à la mi-décembre par le Parlement suisse, ses opposant·es ayant réuni les signatures nécessaires pour demander un référendum, ont indiqué mardi 27 avril les autorités.

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La marche des fiertés à Lugano en Suisse, en 2018 - Stefano Ember / Shutterstock

En Suisse, la plupart des lois et des autres actes votés par le Parlement entrent en vigueur sans que le peuple soit appelé à se prononcer. Mais un référendum est notamment possible lorsque les citoyen·nes qui s’opposent à certaines décisions récoltent 50 000 signatures valables dans les 100 jours à compter de la publication officielle de l’acte.

Plusieurs années après de nombreux autres pays d’Europe occidentale, le parlement suisse a approuvé le 18 décembre le projet de loi autorisant le mariage pour tous les couples.

Mais ses opposant·es, parmi lesquels des représentant·es du parti de la droite populiste UDC (premier parti suisse) et de l’Union démocratique fédérale (UDF), une petite formation qui défend des valeurs chrétiennes, avaient prévenu qu’ils lanceraient un référendum.

Pour l’UDC, il est ainsi « intolérable de vouloir placer sur un pied d’égalité le mariage avec n’importe quelle forme de cohabitation  ». La demande de référendum a recueilli plus de 61 000 signatures valables, a indiqué la Chancellerie fédérale dans un communiqué, de sorte que les Suisses devront voter sur le sujet.

La date du vote n’a pas encore fixée, les Suisses ayant pour habitude de voter trois ou quatre fois par an sur une multitude de sujets, comme le prévoit le système helvétique de démocratie directe.

L’adoption fin décembre du mariage civil pour tou·tes tire ses origines d’un projet déposé par les Vert’libéraux en 2013, et est le résultat d’une longue bataille parlementaire. Le texte adopté permet à tous les couples de s’unir et aux couples de femmes d’avoir accès au don de sperme, un des points les plus controversés. Il ne comprend en revanche pas la gestation pour autrui, qui pourrait permettre aux couples d’hommes d’avoir des enfants.

Jusqu’à présent, tous les couples pouvaient contracter des « partenariats enregistrés » ne leur donnant pas les mêmes droits qu’un mariage.

Avec l’AFP