Chantal Akerman, cinéaste féministe lesbienne mais pas que…

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Certains de ses films sont disponibles, en version remasterisée, sur la plateforme La Cinetek. Retour sur l’univers d’une réalisatrice singulière dont la vision a bousculé les usages quant aux représentations des femmes au cinéma.

Chantal akerman-Collections CINEMATEK - © 1976 Babette Mangolte ©Chantal Akerman Foundation
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Célébrée dans les cercles cinéphiles du monde entier, l'œuvre de la cinéaste lesbienne Chantal Akerman reste pourtant encore méconnue du grand public. Komitid a questionné Nicole Fernandez Ferrer, déléguée générale du centre audiovisuel Simone de Beauvoir et la journaliste cinéma Véronique Le Bris afin d’évoquer avec elles ce qui rend le cinéma de Chantal Akerman si novateur et qui fait de la cinéaste disparue en 2015 une réalisatrice majeure. 

Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles. En un film au titre en forme d’adresse et d’une durée de 3h21, Chantal Akerman, cinéaste belge de 25 ans, bouleversait à jamais le traitement des personnages féminins au cinéma en suivant le quotidien d’une « femme au foyer » pendant trois jours, du mardi 17h30 au jeudi 19h, entre courses, cuisine, éducation d’un ado et prostitution.

Comme l’explique à Komitid Nicole Fernandez Ferrer, déléguée générale du centre audiovisuel Simone de Beauvoir, « Jeanne Dielman a été un véritable coup de tonnerre, je me souviens de la salle où j’étais et même des deux vieilles dames, qui devaient avoir l’âge que j’ai maintenant, qui commentait derrière moi les scènes de cuisine et à qui j’ai dû demander de se taire. Moi le film m’a complètement bouleversée par son traitement de ce personnage, incarné par Delphine Seyrig que j’aimais beaucoup, de son quotidien, de ce qu’on ne voyait jamais à l’écran. Elle prêtait de l’attention à un univers qu’on disait ni intéressant ni cinématographique. Ces images n’étaient jamais montrées au cinéma. ».

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