Les jeunes LGBT+ amérindien.ne.s et les autochtones d'Alaska courent un risque de suicide très élevé

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Une nouvelle étude montre que les jeunes LGBT+ issus des milieux amérindiens et les jeunes LGBT+ autochtones d'Alaska sont 2,5 fois plus susceptibles d’avoir fait une tentative de suicide comparé aux autres jeunes non LGBT+.

Le graphiste Daniel Quasar a ajouté cinq chevrons colorés au rainbow flag pour insister sur « l'inclusion » et la « progression » - dezeen.com

L’organisation The Trevor Project Project a récemment publié une nouvelle étude mettant en avant les risques de suicide chez les jeunes LGBT+ améridien.ne.s d’origine et  les jeunes autochtones d’Alaska, qui vivent aux intersections du racisme, du colonialisme et de l’oppression anti-LGBT+.

Pas inclus dans la recherche

L’organisation à but non lucratif LGBT+ de prévention au suicide a publié, ce lundi, un rapport sur les recherches qui prennent en compte l’histoire et les expériences des jeunes LGBT+ locaux qui ne sont généralement pas inclus dans le panel des jeunes américains lors des grandes études et enquêtes.

D’après les auteurs de l’études, ce manque de données perpétue les inégalités et empêche la progression vers la lutte contre la discrimination auxquelles sont confrontés en particulier ses groupes de personnes.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les jeunes LGBT+ amérindiens et les jeunes LGBT+ autochtones d’Alaska sont 2,5 fois plus susceptibles de déclarer une tentative de suicide depuis cette année que les autres jeunes LGBT+. Ils sont également beaucoup plus susceptibles de souffrir d’instabilité de logement, d’insécurité alimentaire et de placement familial. L’étude met aussi en avant le fait que les familles et les établissements scolaires solidaires avec les problématiques LGBT+ peuvent réduire le risque de suicide de près de 60 %.

Près de la moitié de cette jeunesse LGBT + locales s’est identifiée comme trans, non binaires ou en questionnement sur leur genre, tandis que 20 % s’est identifiée comme bispirituelle. Les nations et tribus les plus représentées dans l’étude sont les Apache, Blackfoot, Cherokee, Chippewa, Choctaw, Lakota, Navajo et Sioux.

Amy Green, directrice de la recherche au Trevor Project, a déclaré :

« Il est évident que l’exposition à la fois à la stigmatisation et au racisme liés aux LGBT+ a des effets cumulatifs et expose les jeunes amérindiens et les jeunes autochtones d’Alaska LGBT+ et bispirituels à un plus grand risque de suicide. […] Il y a un besoin urgent de décoloniser les systèmes qui perpétuent l’oppression de cette population. Le Trevor Project continuera de plaider en faveur de programmes et de pratiques intersectionnels et d’un investissement accru dans les initiatives et la recherche de prévention du suicide qui prennent spécifiquement en compte les besoins uniques des jeunes amérindiens et autochtones LGBT+ d’Alaska. »

Toute l’équipe du Trevor Project travaille d’arrache-pied pour rendre les programmes et les pratiques existant plus inclusifs envers toutes les personnes LGBT+. Leur action est aussi d’inclure des personnes clefs dans la vie de ses jeunes en détresse telles que des dirigeant.e.s communautaires et des membres de familles LGBT+ pour élaborer des initiatives de prévention au suicide. De plus, une équipe de crise travaille 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour fournir un soutien culturel, moral et affectif envers les jeunes LGBT+ en détresse.