Thaïlande : des militant.e.s LGBT+ manifestent pour plus d'égalité

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Des militant.e.s LGBT+ et des féministes thaïlandais.es ont défilé samedi 7 novembre dans un quartier de vie nocturne de Bangkok pour demander plus d'égalité et de démocratie, et attirer l'attention sur les discriminations dont ils et elles s'estiment victimes.

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La marche des fiertés de Pattaya en Thaïlande en février 2020 - asiandelight / Shutterstock

Près de 1 500 personnes ont défilé samedi 7 novembre le long d’une banderole arc-en-ciel de plusieurs centaines de mètres à travers le centre de Bangkok vers Silom, l’un des quartiers animés de la capitale de la Thaïlande, selon un journaliste de l’AFP sur place.

La défense des travailleur.euse.s du sexe et la légalisation de leur travail ainsi que l’accès à des avortements sécurisés figuraient parmi les revendications des manifestant.e.s. Des militant.e.s trans brandissaient aussi des pancartes disant : «  Je ne suis pas anormal  ».

« La prostitution n’est pas un crime, les droits des prostitués sont des droits de l’Homme », revendique Sirisak Chaited, un militant pour les droits des travailleur.euse.s du sexe, portant une écharpe marquée du slogan « Mon corps mon business ».

Même si la communauté LGBT+ est très active et les personnes trans sont très présentes dans la vie nocturne du royaume, la discrimination dans les écoles et sur le lieu de travail est courante.

Bangkok est le théâtre de manifestations fréquentes depuis juillet pour demander une nouvelle constitution, des réformes de la monarchie ou la démission du Premier ministre Prayut Chan-O-Cha. La communauté LGBT+ a été active dans les manifestations cherchant à renverser le gouvernement thaïlandais.

Le gouvernement de la Thaïlande a déposé en octobre dernier un projet de loi concernant la reconnaissance du genre. Si elle est adoptée, cette législation permettra aux personnes trans d’être légalement reconnues dans des domaines précis, tels que l’accès aux emplois, aux services et aux allocations. Cependant, il n’inclura pas les personnes non binaires et les personnes intersexes.

Les personnes trans, en particulier les femmes trans, sont souvent marginalisées et ne profitent d’aucune protection légale. Le 3 mars, le Programme des Nations Unies pour le développement a publié une étude démontrant que les personnes trans en Thaïlande subissent de graves discriminations et sont souvent victimes de violences et d’abus.

Elles ont du mal à accéder à un emploi, à l’éducation, aux soins de santé et à d’autres services sociaux. C’est en partie dû au fait que leur identité de genre, qui n’est pas reconnue légalement, ne correspond pas à celle inscrite sur leurs documents officiels.