Le Vietnam arrête Pham Doan Trang, une écrivaine et militante des droits humains

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Les autorités vietnamiennes ont annoncé mercredi 7 octobre avoir arrêté une écrivaine de renom, militante pour la liberté de la presse et les droits civils, quelques heures après la tenue d'un dialogue annuel entre les États-Unis et le Vietnam sur les droits humains.

Pham Doan Trang - Facebook

Pham Doan Trang, qui appelle au changement sur des questions controversées comme l’accaparement des terres et les droits des communautés LGBT+, a été arrêtée mardi 6 octobre dans une maison qu’elle louait à Ho Chi Minh-Ville. Elle se trouve détenue sur des accusations d’opposition à l’État.

Cette arrestation est intervenue peu de temps après la tenue d’un dialogue annuel sur les questions des droits humains entre Washington et Hanoi.

L’écrivaine vietnamienne, qui a travaillé pendant des années comme journaliste pour des médias d’État, a été accusée de « fabriquer, rassembler et diffuser des informations (…) contre la république socialiste du Vietnam  », selon le ministère de la Sécurité publique. « L’opposition à l’État » est punie au Vietnam de peines pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison.

Pham Doan Trang avait déjà affirmé par le passé avoir été battue et arrêtée par la police en raison de son travail.

En 2016, Pham Doan Trang avait ainsi été arrêtée par la police alors qu’elle se rendait à une rencontre avec le président américain Barack Obama, en visite à Hanoi.

L’an dernier, elle avait annoncé se retirer d’un éditeur indépendant d’ouvrages politiques qu’elle avait contribué à fonder, dénonçant du harcèlement policier, ainsi que des enlèvements et maltraitances présumées sur ses collègues. Dans une lettre qu’elle avait écrite à l’époque, intitulée « Juste au cas où je sois emprisonnée  », elle exhortait le public à se battre pour des élections libre et équitables au Vietnam plutôt que pour sa propre liberté.

Elle avait aussi remporté en 2019 une récompense de l’ONG Reporters sans frontières (RSF) pour son travail sur la liberté de la presse, après avoir dénoncé les aveux forcés et les châtiments corporels au Vietnam.

L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a exigé sa libération immédiate, qualifiant l’arrestation de «  grave injustice  ». Son directeur exécutif, Kenneth Roth, a tweeté que « La politique de la terre brûlée du Vietnam à la dissidence politique est exposée aux yeux de tous avec l’arrestation de l’éminente blogueuse et auteure Pham Doan Trang. Elle a subi des années de harcèlement gouvernemental systémique, y compris de graves agressions physiques ».

Avec l’AFP