Burlesque (4/5) - La SCEP, tous les hommes de ta vie

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La SCEP, Société Communautaire des Effeuilleurs Parisiens, une majorité d’hommes ? La composition est bien plus variée qu’elle n’y laisse paraître. Ainsi se côtoient effeuilleurs.ses et drag queens pour qui les définitions et les identités se brouillent et s’entrelacent.

La troupe de la SCEP -Illustration originale Marie Casaÿs pour Komitid
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Contrairement à une image hétéronormée, basée sur l’excitation entre l’homme et la femme, le burlesque est en réalité un art queer. Après un renouveau aux États-Unis dans les années 1990, le « new burlesque » est revenu animer les scènes européennes grâce à un merveilleux mélange d’effeuilleuses et d’effeuilleurs de tous horizons. Pour Komitid, une série d’artistes racontent comment iels jouent avec les codes du tease et de la satire.

Après Jeez Loueez,  Peekaboo Pointe, et La Big Bertha, please welcome la SCEP.

Quatrième épisode de cette série d’été : La SCEP, tous les hommes de ta vie

 

Si les artistes préparent généralement leurs numéros de façon individuelle, il existe parfois des troupes proposant des spectacles scénarisés. C’est le cas de la SCEP, Société Communautaire des Effeuilleurs Parisiens (et non pas “société cairote d’élevage de poulet”, cf. OSS 117), qui produit depuis deux ans un spectacle boylesque décortiquant les stéréotypes de la masculinité.

Dans leur studio de répétition, rue Oberkampf, la troupe répète sa troisième édition de son show dédié aux masculinités, intitulé « Les masculinités 2020 ». Iels se produisent généralement dans la salle du Café de Paris, à quelques mètres seulement, à guichet fermé. Une preuve de l’intérêt grandissant pour l’art du burlesque, d’autant que cette troupe a une spécificité puisqu’elle se dit « boylesque », contraction de boy (garçon) et de -esque pour « burlesque » ; soit une troupe composée à majorité d’hommes.

En y regardant de plus près, la composition est bien plus variée qu’elle n’y laisse paraître. Ainsi se côtoient effeuilleurs.ses et drag queens pour qui, tout comme l’objet de leur spectacle, les définitions et les identités se brouillent et s’entrelacent.

 

Rebattre les normes

Au sein de la SCEP, on retrouve d’abord Matamore Occhio, dont le personnage est un un militaire vantard, flamboyant mais lâche et faible. « C’est un pied de nez à la masculinité hégémonique, précise-t-il*. Il cherche à cacher ses faiblesses derrière son côté très fort. »

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