VIH : La région de Lyon voit beaucoup moins de « nouveaux séropositifs »

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Ces bons résultats sont à mettre en parallèle ceux observés à Paris et dans les Alpes-Maritimes. Plus de dépistages et un accès élargi à la PrEP expliquent en grande partie cette baisse.

Vue de Lyon - S-F / Shutterstock

La baisse confirmée des nouvelles découvertes de séropositivité ne concerne pas seulement Paris et Nice, qui ont beaucoup communiqué ces derniers mois. Le Corevih Lyon Vallée du Rhône (qui couvre Lyon et sa région ainsi que les départements de l’Ain, l’Ardèche, la Drôme et le Rhône) regroupe 11 établissements de santé. Il a comparé l’activité de suivi des personnes atteintes par le VIH entre 2016 et 2019 et les chiffres sont sans appel : il y a eu une baisse de 34 % du nombre de personnes prises en charge nouvellement diagnostiquées séropositives pour le VIH au sein de ce territoire.

Dans un communiqué publié mercredi 5 août, le Corevih précise : « En 2016, 4 911 personnes étaient prises en charge par les 11 établissements de santé et 186 personnes prises en charge étaient nouvellement diagnostiquées séropositives pour le VIH. En 2019, 5 365 personnes sont prises en charge et seulement 134 personnes prises en charge étaient nouvellement diagnostiquées séropositives pour le VIH. »

Dans cette zone a été mis en place un programme dénommé « Lyon et la vallée du Rhône sans sida », à l’instar de ce qui est fait à Paris et dans les Alpes-Maritimes.

Baisse très significative

Selon le Corevih, plusieurs facteurs expliquent cette baisse très significative. Tout d’abord, l’augmentation de l’offre de dépistage. De nouveaux organismes ont pu procéder à des dépistages rapides (TROD) et ceux-ci sont aussi réalisés en dehors des structures, au plus près des publics concernés, et en particulier les gays et les Hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) et les personnes migrantes ainsi que celles qui vivent dans la précarité et sont éloignées des structures de prévention et de soins.

Autre facteur sans doute déterminant, l’augmentation très importante du nombre de HSH qui suivent le traitement préventif (PrEP). En 2016, au lancement de cet outil innovant de prévention, 294 personnes avait initié la PreP contre 1 445 en 2019. Le Corevih rappelle que les personnes sous PreP bénéficient d’un bilan trimestriel de dépistage du VIH et des IST, ces dernières favorisant la transmission du VIH.

Il y a enfin le TasP (Treatment as Prevention, ou traitement comme prévention). On sait qu’une personne séropositive pour le VIH et qui bénéficie d’un traitement efficace ne transmet pas le virus. Le Corevih précise : « Dans la cohorte suivie au sein du territoire Lyon et la Vallée du Rhône en 2019, 98,59 % de la file active des personnes séropositives pour le VIH est sous traitement antirétroviral et 94,91 % a une charge virale indétectable. » 

Bons chiffres

Ces bons résultats sont à mettre en parallèle avec la baisse de 16 % des nouvelles contaminations par le VIH observées à Paris entre 2015 et 2018 et de 40 % du nombre de personnes prises en charge nouvellement diagnostiquées séropositives pour le VIH dans les Alpes Maritimes sur la même période 2015 et 2018.

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