Pologne : un ministre estime que tout le pays devrait être une « zone sans idéologie LGBT »

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Le ministre des Biens de l'État de la Pologne voudrait que tout le pays soit une « zone sans idéologie LGBT ». Cette déclaration intervient une semaine après la décision de l'Union européenne de refuser des subventions à des régions se déclarant comme telles.

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Sticker indiquant une « zone libérée des LGBT» - Capture d'écran / Twitter

Le ministre polonais des Biens d’État a déclaré que «  toute la Pologne devrait être une zone sans LGBT » lors d’une interview avec le média local Rzeczpospolita. Janusz Kowalski a fait cette remarque suite à la décision récente de l’Union européenne de refuser d’octroyer des subventions à des villes qui se sont déclarées comme « sans idéologie LGBT ».

« Avant tout, la Pologne devrait être une zone sans LGBT. Nous devrions adopter une loi qui interdit le financement par des fonds publics, ou au niveau de l’État ou du gouvernement local, de toute activité des organisations qui promeuvent explicitement les LGBT », affirme le ministre polonais.

« Notre constitution dispose explicitement que la famille est l’union d’une femme et d’un homme », estime Janusz Kowalski. « Toutes les idéologies de gauche qui attaquent la famille traditionnelle et promeuvent des relations telles qu’un homme plus un homme plus un enfant sont incompatibles avec la constitution et le patrimoine culturel polonais. »

La Pologne continue d’attaquer les droits des personnes LGBT+

Le ministre poursuit, en déclarant que la communauté LGBT+ et des sujets comme le mariage pour tou.te.s attaquent « l’ADN de la famille polonaise », et que la Pologne a raison de rejeter ce qu’il définit comme une « idéologie extrême ».

Près d’un tiers des villes de Pologne se sont déclarées « sans idéologie LGBT ». Deux tribunaux ont récemment invalidé les résolutions de deux conseils municipaux. Ils ont estimé qu’une telle proclamation est discriminatoire et contraire à la loi. Cependant, ces décisions sont isolées et peuvent être contestées en appel.

L’intolérance est en train de faire une percée inquiétante en Pologne. Le président sortant, Andrzej Duda, a été réélu le 12 juillet dernier, après avoir fondé toute sa campagne sur une rhétorique homophobe et haineuse. Le 4 juin, il a affirmé vouloir inscrire dans la Constitution de la Pologne l’interdiction d’adopter pour les couples de même sexe.

De son côté, Janusz Kowalski a tenu des propos LGBTphobes à de multiples reprises. Le 30 juillet, il a soutenu le retrait du pays de la Convention d’Istanbul, relative à la violence à l’égard des femmes, estimant que ce traité enseigne aux enfants qu’il y a « 56 genres et que nous pouvons choisir nos préférences  ». « C’est fou ! ! », a-t-il tweeté.

Samedi 1er août, à l’occasion de l’anniversaire de l’Insurrection de Varsovie contre les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, des manifestant.e.s d’extrême droite ont brûlé des drapeaux arc-en-ciel alors qu’ils traversaient la capitale de la Pologne. Les nationalistes ont scandé des slogans homophobes et ont brandi des banderoles avec l’inscription « Stop au totalitarisme », en comparant la communauté LGBT+ au nazisme et au communisme.

 

 

 

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