Faut-il s'inquiéter des effets du Brexit sur les droits des personnes LGBT+ au Royaume-Uni… et en Europe ?

Publié le

Ce soir à minuit, le Royaume-Uni quittera l'Union européenne, plus de trois ans après le vote en faveur du Brexit. Avec quelles conséquences pour les personnes LGBT+ ?

Brexit

Ce soir à minuit, le Royaume-Uni quittera l’Union européenne, plus de trois ans après le vote en faveur du Brexit. Les négociations ne font pourtant que commencer entre l’Europe et la Grande-Bretagne afin de mettre en place ce que seront leurs relations futures.

Depuis 1973, et son entrée dans l’Union, le Royaume-Uni a connu de nombreuses avancées en matière de droits des personnes LGBT+. Beaucoup sont le fruit de réformes décidées par le Parlement britannique, mais dans une étude menée par l’Université de Bristol, les auteur.rice.s affirment que grâce à l’UE, la marche britannique vers l’égalité a été renforcée. « La réalité est que le cheminement du Royaume-Uni vers la pleine égalité des personnes LGBT n’aurait pas pu se faire sans ce que nous appelons maintenant l’Union européenne (UE) et la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). »

Droits largement approuvés

Cela signifie-t-il que quitter l’UE va avoir un impact sur les garanties des droits LGBT+ ? Rien n’est moins sûr. On imagine en effet assez mal un gouvernement revenir sur des droits largement approuvés par l’opinion publique. Quand il était maire de Londres, le Premier ministre Boris Johnson a participé à la Pride March. 

Pourtant, certain.e.s s’inquiètent car bon nombre des politicien.ne.s pro-brexits sont aussi très conservateurs avec parfois des prises de position peu gay-friendly. Et immédiatement après le vote du Brexit en juin 2016, les actes LGBTphobes ont augmenté au Royaume-Uni. En juillet, août et septembre de 2016, les actes haineux contre les personnes LGBT+ ont augmenté de 147 %, par rapport à la même période en 2015. De plus, et ce dès janvier 2018, les conservateurs au Parlement ont voté pour que la Charte des droits fondamentaux appliquée en Europe, ne le soit plus une fois le Royaume-Uni sorti. C’est ce document qui interdit toute discrimination liée à l’orientation sexuelle.

La plupart des lois vers l’égalité de l’Union européenne sont maintenant entrées dans la législation britannique, et ne devraient plus en sortir. Cependant, on peut raisonnablement s’inquiéter sur certains aspects, comme le fait Dr Peter Dunne, dans un récent article sur les conséquences du Brexit sur les personnes LGBT+. Il cite en particulier les droits des défunt.e.s dans un couple de même sexe en cas de décès. Mais aussi les droits des couples de même sexe en terme de séjour.

Si l’on regarde du côté de l’Europe, maintenant, on peut aussi penser que globalement, la Grande-Bretagne était du côté des progressistes en matière de droits LGBT+. Ne risque-t-on pas de voir les pays plus rétrogrades, comme la Pologne et la Hongrie, qui ont mis à leurs agendas nationaux la remise en cause des droits des personnes LGBT+ ?

Ce soir à minuit, les brexiters seront à la fête sur ce que le quotidien de gauche The Guardian a ce matin qualifié de « plus grand pari depuis une génération. » L’Europe et le Royaume-Uni ont cependant encore du pain sur la planche et il faudra sans doute attendre de longs mois avant de voir si, concernant les droits LGBT+, le leave ne devient pas aussi un « gayxit. »

 

 

  • arnosa

    Londres reste avec Berlin, Madrid, Paris et Amsterdam une ville très gay et très chaude.
    Ne pas oublier que c’est un gouvernement conservateur qui a fait passer le mariage gay, en une après midi vs. La France