Et vous, que retiendrez-vous de l'année 2022 ?

Publié le

L'année 2022 a été marquée par de nombreuses victoires obtenues par les personnes LGBTI+ dans le monde dans le chemin vers l'égalité. Mais le conflit en Ukraine, la répression en Iran et en Afghanistan, assombrissent le tableau.

L'année 2022 - smshoot / Shutterstock
L'année 2022 - smshoot / Shutterstock

L’année qui s’achève est un peu à l’image de l’illustration que nous avons choisie pour cet article. On y voit les couleurs vibrantes du rainbow flag, symbole universel des combats LGBTI+, mais sur fond noir.

Si on regarde dans le rétro, il y a en effet plusieurs bonnes raisons de se réjouir des victoires obtenues en 2022. Dans plusieurs pays, l’égalité progresse. Le Chili a célébré en mars ses premiers mariages de couples de même sexe. En septembre, par référendum, les Cubain·es ont approuvé l’ouverture du mariage pour tous et en octobre, la Slovénie devient le premier pays d’Europe de l’Est à approuvé le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe.

Reconnaissance du genre non binaire

De son côté, la Colombie reconnaît le genre non binaire sur les papiers d’identité. Partout la visibilité progresse. Le symbole le plus éclatant est peut-être la nomination au poste de porte parole de la Maison-Blanche de Karine Jean-Pierre, une femme noire et lesbienne.

En France, on n’avait jamais vu autant de marches des fiertés déferler dans les rues. Entre mars et octobre, dans l’hexagone comme à la Réunion, dans les grandes métropoles comme à la campagne, ce sont pas moins de 80 manifestations qui ont eu lieu.

La mobilisation a payé dans le domaine de la santé. Face à la survenue des premiers cas de Mpox (nouveau nom de la variole du singe) chez les Hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), en mai dernier, et fortes de leur expérience en matière de lutte contre le VIH, les associations ont réclamé – et obtenu – que les pouvoirs publics mettent en place une campagne massive d’information et de vaccination préventive. Non sans mal, mais au 19 décembre, selon Santé publique France, le nombre total de doses administrées est de 141 049. C’est mieux que dans la plupart des autres pays européens confrontés à l’épidémie.

Solidarité avec l’Ukraine

A Komitid, nous avons aussi voulu saluer cette année la mobilisation des associations en solidarité avec les femmes lesbiennes et les personnes trans fuyant l’Ukraine suite à la guerre d’agression lancée par Vladimir Poutine contre ce pays. La militante et conseillère de Paris Alice Coffin nous avait raconté en avril comment cette solidarité s’organise grâce au réseau EL*C et à l’association ukrainienne Insight.

L’actualité a en effet été dominée depuis le 24 février par ce conflit qui illustre clairement les intentions expansionniste du pouvoir russe. Le Kremlin mène aussi une guerre contre les avancées en matière de droits des minorités, en particulier LGBTI+, en Europe. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si en novembre, la Douma, le parlement russe, a adopté une version encore plus sévère de la loi contre la dite “propagande LGBT”, qui va rendre la vie des personnes LGBTI+ de plus en plus difficile dans cet immense pays.

 

« Femme, vie, liberté »

Comment ne pas être admiratif de ces milliers de femmes et d’hommes, qui en Iran, bravent la répression et manifestent suite à la mort de Mahsa Amini. Elles et ils réclament entre autres la liberté de ne pas porter le voile, vécu dans ce pays comme le symbole de l’oppression d’un régime autoritaire qui dénie aux femmes leurs droits élémentaires. Des centaines de morts déjà, des milliers d’arrestations mais la mobilisation continue. Au cri de : « Femme, vie, liberté ».

Admiratif aussi de ces manifestantes courageuseuses en Afghanistan. Le pouvoir taliban restreint en effet encore plus les droits des femmes qui ne peuvent désormais plus accéder aux universités.

En revanche, et pour conclure, nous décernons sans hésitation un carton rouge à l’équipe de France de football, qui, à la différence de plusieurs sélections, a refusé de faire le moindre geste de solidarité envers les personnes LGBTI+ mais aussi les travailleurs immigrés au Qatar. Le pays hôte de la Coupe du monde, qui en France possède le PSG, a dépensé plus de 210 milliards d’euros pour ce Mondial 2022. Les joueurs français n’ont rien dit concernant les droits humains et au final, ils ont perdu. Et pas seulement la Coupe.