Accompagnement sexuel pour les personnes handicapées : il est temps d'ouvrir le débat

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Cette semaine a été marquée, le 3 décembre dernier, par la Journée mondiale des personnes handicapées.

Cette semaine a été marquée, le 3 décembre dernier, par la Journée mondiale des personnes handicapées. Mais comme lors des éditions précédentes, cette journée n’a pas particulièrement mobilisé les foules.

Le sujet du handicap, et les droits des personnes handicapées, ne font malheureusement pas souvent la une des médias. Dans la communauté LGBT+, la lutte contre le validisme ne fait encore pas vraiment partie des revendications portées haut et fort par les associations. Créée en 2018, l’association Handi-Queer vise à combler cette lacune mais les barrières sont encore très nombreuses.

Sujet tabou

Il y a un autre sujet qui est encore plus tabou et qui concerne les personnes en situation de handicap. Celui des assistant.e.s sexuel.le.s. Une problématique qu’on a bien du mal à faire émerger en France.  L’accompagnement à la vie affective et sexuelle est apparu aux États-Unis durant les années 1970. Cette pratique est par la suite apparue aux Pays-Bas, en Allemagne, au Danemark et en Suisse.

L’Allemagne a été un des premiers pays à avoir autorisé cette pratique. Le Danemark et la Suisse ont suivi. Dans ce dernier pays, c’est une psychothérapeute féministe, Ahia Zemp, elle-même en situation de handicap, fut la créatrice de « l’Institut Handicap et sexualité-contre la violence sexualisée » qui luttait contre les violences faites aux femmes handicapées tout en formant des assistants et assistants sexuels : ces deux activités étant complémentaires à ses yeux

Bon nombre de municipalités et les pouvoirs publics mènent une véritable guerre aux travailleur.ses.s du sexe, alors ne leur parlez pas d’accompagnement sexuel !

Mais en France, cette activité est considérée comme de la prositution et le débat est clos d’avance. Bon nombre de municipalités et les pouvoirs publics mènent une véritable guerre aux travailleur.ses.s du sexe, alors ne leur parlez pas d’accompagnement sexuel !

Comme dans de nombreux autres domaines, la loi ne semble pas faite pour aider les citoyen.ne.s mais pour leur mettre des bâtons dans les roues. Combien d’années il a fallu attendre (et on n’y est toujours pas tout à fait) pour ouvrir la PMA à toutes les femmes.

Il existe bien une association, l’APPAS, dont la mission est « de faire entendre la voix des personnes handicapées souffrant d’isolement et de misère affective et sexuelle et de leur permettre d’accéder à l’expérience de l’exploration et de la découverte de leur corporéité à travers l’écoute, le toucher, les massages, les caresses, et si c’est leur choix et leur demande, par l’accompagnement sexuel ». Une noble mission.

Mais en France, un tel accompagnement reste illégal et peut coûter à la personne qui y fait appel à une amende.

Il est pourtant grand temps d’ouvrir le débat pour aller vers la légalisation de cet accompagnement sexuel des personnes handicapées ! Sans tabou et sans œillères.