L'Existrans devient l'ExisTransInter et ce changement de nom est très important

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« Le combat des personnes intersexes concerne tout le monde mais évidemment au tout premier chef les personnes LGBT+. »

Le drapeau intersexe
Le drapeau intersexe - De Wasan Ritthawon / Shutterstock

Samedi 19 octobre se tient à Paris la 23e marche de l’Existrans, qui cette année change de nom pour s’appeler ExisTransInter.

C’est en 1997 que le Collectif Existrans organise une première manifestation, «  la marche des personnes Trans & Intersexes et des personnes qui les soutiennent ». Ce collectif rassemblait à l’origine l’Association du Syndrome de Benjamin, le Groupe Activiste Trans, Act Up-Paris, Sans contrefaçon, Mutatis Mutantis, Trans Act et l’Organisation Internationale des Intersexué-e-s. D’année en année, la marche a grandi et s’est imposée dans le paysage militant hexagonal.

Visibilité des personnes intersexes

La visibilité des personnes intersexes, renforcée par ce changement de nom ne laisse pas dans l’ombre les revendications des personnes trans. Le changement de nom correspond à une réalité trop longtemps occultée : la situation intolérable des personnes intersexes. Celles qui ont été longtemps oubliées des combats de ces dernières années, hormis lors justement de l’Existrans.

Les récents débats à l’Assemblée nationale ont, enfin, mis sur la place publique les problématiques des personnes intersexes. Le Collectif Intersexes et Allié.e.s – OII France (CIA-OII France), qui est la seule association « pour et par les personnes intersexes », s’est félicitée que les député.e.s consacrent enfin un débat à la prise en charge de l’intersexuation. Mais comment ne pas être scandalisé par le vote négatif d’un amendement concernant l’arrêt des mutilations sur les enfants intersexes ?  Il a été rejetée à 89 voix contre, 19 pour. Une fois encore, les médecins ont eu le dernier mot et n’ont rien voulu céder de leur toute puissance. Pourtant, la France a été régulièrement condamnée par des instances internationales pour son traitement inhumain et dégradant des personnes intersexes.

Mais comment ne pas être scandalisé par le vote négatif d’un amendement concernant l’arrêt des mutilations sur les enfants intersexes ?

Le combat des personnes intersexes concerne tout le monde mais évidemment au tout premier chef les personnes LGBT+. De très nombreuses expériences vécues ou subies par les personnes intersexes (le coming out, l’intersexophobie, la santé mentale et sexuelle) rejoignent celles des gays, des lesbiennes des bis et des trans. C’est donc une dimension très importante du combat commun que représente aussi ce changement de nom.

Les choses bougent aussi (très lentement). Dans un an, un rapport gouvernemental va faire le point sur les pratiques actuelles en France. Un outil de plus pour les combats à venir.

Très récemment aussi, et dans le monde du sport cette fois, 25 sportif.ve.s français ont rédigé une lettre ouverte adressée à la Fédération internationale d’athlétisme, au Comité international olympique et, en France, au ministère des Sports. Elle fait suite à un reportage de la télé allemande (rediffusé partiellement par France3) dans lequel une athlète ougandaise hyperandrogène, Annet Negesa, affirme avoir subi une opération d’ablation des organes sexuels internes. Contre son gré. Les sportif.ve.s expriment « leur sidération ».

Parce que vous ne pourrez peut-être pas vous rendre à la manifestation, il y aussi la possibilité de participer en aidant financièrement l’organisation de celle-ci (et des suivantes).

Et puisque l’ExisTransInter se veut aussi plus inclusive, on peut trouver sur le site une vidéo présentant l’édition 2019 en LSF.