Festival du cinéma brésilien de Paris : films queer et découvertes

Publié le

Le cinéma brésilien, l'un des plus dynamiques du continent sud-américain, révèle de plus en plus les failles de la société brésilienne.

« Socrates », d'Alexandre Moratto - Optimale Distribution
« Socrates », d'Alexandre Moratto - Optimale Distribution

Pour sa 21ème édition, alors que le Brésil entame son quatrième mois sous le joug du clan Bolsonaro et de sa croissante inhumanité, le Festival du cinéma brésilien de Paris affirme une ligne éditoriale basée sur la question de la démocratie et fait la part belle aux minorités avec notamment deux très grands films queer.

 

Crise identitaire du pays

Du 9 au 16 avril, L’Arlequin, cinéma du 6ème arrondissement, sera parera de vert et de jaune pour célébrer le cinéma brésilien et, fait notable, proposer autant de films réalisés par des femmes que par des hommes. L’occasion est belle de se plonger dans cette cinématographie qui est, depuis de nombreuses années, l’une des créatives d’Amérique du Sud. Les cinéastes brésilien.ne.s ont annoncé depuis quelques années dans leurs films la crise identitaire du pays comme l’issue dangereuse de son instabilité politique et le moment est idéal pour découvrir l’acuité des pépites proposées par le festival pendant ces 8 jours de cinéma.

Merveilleux Hard Paint

Le festival sera l’occasion de découvrir en avant-première et en présence de ses réalisateurs Filipe Matzembacher et Marcio Reolon, le merveilleux Hard Paint (avant sa sortie en salles prévue pour le 15 mai prochain). Le film, portrait moderne, sensoriel et explosif de Pedro, un camboy solitaire de Porto Alegre qui vit avec un douloureux secret et qui va tomber amoureux. Film sublime, simple et direct, Hard Paint est une explosion de couleur et de musique transcendée par une réelle vision politique de la violence subie par les minorités. Le film, sur lequel Komitid reviendra lors de sa sortie en salles, avait reçu en février 2018 le Teddy Award du Festival de Berlin.

Film queer, original et politique

Le film queer, original et politique, Socrates d’Alex Moratto (photo), suit le parcours d’un jeune ado gay de 15 ans qui se retrouve livré à lui-même suite au décès de sa mère. Le film devrait sortir prochainement en France. Il a été écrit et réalisé en collaboration avec des jeunes issus des quartiers défavorisés de Sao Paulo.
Autre très beau film, celui de Beatriz Seigner, découvert l’année dernière à la quinzaine des réalisateurs cannoise, Los Silencios (déjà en salles), portrait d’une famille de réfugiés colombiens qui s’installe entre les vivants et les morts qui peuplent une petite île amazonienne frontalière du Brésil. Enfin, sur des sujets sensibles, on ne peut que vous conseiller de découvrir Le Baiser sur l’Asphalte qui aborde le sujet des préjugés sur l’homosexualité et À tes yeux qui suit le parcours d’un moniteur de natation accusé de pédophilie. La plupart des séances seront accompagnées par les réalisateur.trice.s venu.e.s tout spécialement du Brésil à l’occasion du festival.

Toutes les infos sur le Festival du cinéma brésilien de Paris sont disponibles sur le site de l’association qui l’organise : jangada.org

  • petitcesar

    je vais m’arranger pour voir quelques films de ce festival, qui semble très intéressant. merci pour l’info!