Comment les personnes trans financent leur transition grâce aux réseaux sociaux

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Parce qu'elles sont précaires, et que les soins ne sont pas forcément remboursés, les personnes trans doivent se débrouiller pour financer leurs démarches de transition. C'est en ligne qu'elles peuvent trouver soutien moral, mais aussi financier.

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Comment les personnes trans financent leur transition grâce aux réseaux sociaux - Laurier The Fox pour Komitid
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À 18 ans, Isaac* attend avec impatience d’ouvrir son premier compte en banque. Pour le moment, il utilise le compte PayPal de son père, et prend soin d’économiser l’argent qu’il récolte depuis quelques mois en vendant ses dessins sur Twitter. « Pour le moment j’ai récolté 60 euros », explique-t-il. Isaac est un jeune homme trans, et chaque euro qu’il peut mettre de côté, servira à financer sa transition.

En France, associations et militant.e.s trans estiment le coût d’une transition à au moins 10 000 euros. Un montant qui comprend les consultations chez les différents médecins spécialistes (psychiatre, endocrinologue, chirurgien), ainsi que les opérations et les traitements hormonaux. Sans compter les vêtements et accessoires pour renouveler sa garde-robe.

Isaac n’en est qu’au début. « J'attends le rendez-vous chez le psychiatre, ainsi qu’une analyse par le cardiologue pour être sûr que le traitement ne posera pas de problème. » Il pourra ensuite faire une demande d’Affection Longue Durée (ALD) auprès de son médecin qui décidera s’il lui accorde ou non. Si sa demande est acceptée, il pourra envisager d’être en partie remboursé par la Sécurité sociale – une possibilité souvent soumise au bon vouloir de l’administration.

Une autre solution est de passer par les équipes de médecins « officielles » de la Société française d'études et de prise en charge de la transidentité (Sofect) pour obtenir un remboursement total. Mais, comme l’expliquait Buzzfeed en 2016, ce parcours dit « public » est redouté des personnes trans qui dénoncent la lenteur de la prise en charge et la transphobie médicale de cet organisme « autoproclamé ».

Alors, sur les réseaux sociaux, elles s’organisent comme elles peuvent. Comme Isaac qui depuis six mois propose ses dessins à la vente, certaines proposent des « commissions » (bijoux, vêtements et autres créations). D’autres créent des cagnottes en ligne et comptent sur la générosité de leur communauté.

https://twitter.com/isaacdrw/status/1094235643859922944

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