« La Mule », « L'Ordre des médecins » : notre critique cinéma de la semaine

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L'immense Clint Eastwood revient avec un polar tirant sur le thriller et Jérémie Renier déploie son talent dans un drame familial apaisé et lumineux.

Jeremie Renier dans « L'Ordre des médecins », de David Roux - DR
Jérémie Renier dans « L'Ordre des médecins », de David Roux - DR

La Mule

Réalisation : Clint Eastwood
Drame/biopic – Etats-Unis – 2018
Distribution : Clint Eastwood (Earl Stone), Bradley Cooper (Colin Bates), Alison Eastwood (Iris), Taissa Farmiga (Ginny),
Dianne Wiest (Mary), Ignacio Serricchio (Julio), Michael Peña (l’agent Treviño), Andy Garcia (Laton), Clifton Collins Jr (Gustavo), Laurence Fishburne (l’agent spécial)

Earl Stone, un horticulteur de 80 ans, se retrouve au bord de la faillite, son entreprise sous saisie. Afin de gagner rapidement l’argent pour la récupérer, il se reconvertit en convoyeur pour un cartel mexicain…

Note : 3,5/5

Et de 37 ! Réalisateur prolifique, le grand, l’immense Clint Eastwood nous gratifie une fois encore d’un excellent film dont il a le secret. Il nous relate ici l’histoire incroyable de Leo Sharp, connu pour être le plus vieux passeur de drogue américain, finalement arrêté en 2011. Eastwood se glisse avec délectation et malice dans la peau de cet octogénaire qui n’avait pas froid aux yeux. Même si ce polar tirant sur le thriller timide reste familier, et même un peu plan-plan, rien ne saurait gâcher le plaisir de retrouver l’acteur toujours aussi charismatique devant sa propre caméra. ça n’était plus arrivé depuis Gran Torino, il y a déjà dix ans. C’est dire si on est gâté.e.s !

L’Ordre des médecins

Réalisation : David Roux
Drame – France/Belgique – 2018
Distribution : Jérémie Renier (Simon), Zita Hanrot (Agathe), Marthe Keller (Mathilde), Maud Wyler (Julia), Alain Libolt (Sylvain, le père), Fred Epaud (Fred), Jérôme Kircher (Mr Hamon), Bernadette Le Sache (Rose)

Simon, pneumologue aguerri de 37 ans, voit sa mère admise dans une autre unité de son hôpital. Toute la distance avec la maladie et la fin de vie qu’il a aquise avec ses années de pratique semble ne plus être suffisante…

Note : 4/5

C’est une histoire très intime que nous raconte David Roux, dont c’est le premier film. Personnelle, même, puisqu’il s’appuie sur son propre vécu et sur l’expérience de son frère, pneumologue comme Simon. Mais c’est aussi un sujet universel, celui d’une famille confrontée à la mort. À ceci près que l’angle adopté est celui d’un médecin perdant sa toute puissance face à la maladie de sa mère. Tout éminent docteur qu’il soit, il redevient un simple fils. Sans pathos, l’intime et le professionnel se percutent dans ce drame familial apaisé et lumineux, malgré la tristesse du propos. Il fallait bien tout le talent de Jérémie Renier pour mettre en lumière la difficile dualité qui est le quotidien des personnes soignantes.

 

Également à l’affiche cette semaine

Continuer (réalisé par Joachim Lafosse) : Sybille entraine son fils Samuel dans un périple à cheval à travers le Kirghizistan, dans l’espoir de se réconcilier avec lui… Malgré les sublimes paysages westerniens des steppes et sa courte durée (1h24), ce road movie dépouillé se révèle assez longuet. Reste l’interprétation à fleur de peau de la désormais sérieuse Virginie Efira et du toujours irréprochable Kacey Mottet Klein.

The Hate U Give : La haine qu’on donne (réalisé par George Tillman Jr) : Starr, adolescente noire de 16 ans, assiste à la mort de son ami Khalil, tué par un policier blanc. Menacée de tous côtés, elle hésite à témoigner… La remarquable Amandla Stenberg (l’héroïne de Darkest Minds : Rébellion) porte à bout de bras ce drame brutal et tristement réaliste sur les violences liées au racisme et aux guerres des gangs.

Les Petits Flocons (réalisé par Joséphine de Meaux) : Wanda part en vacance au ski avec sa tribu, mais ce séjour ne va pas être de tout repos… Première réalisation de fiction de l’actrice qui joue également le rôle principal, cette petite comédie familliale de saison, sans prétention aucune, a un peu de mal à nous faire rire ! On apprécie cependant qu’elle ait inclus, comme si de rien n’était, un personnage de fils adolescent homo amoureux de son petit copain. Une famille lambda, quoi !