Brésil : qui est Fernando Haddad, dernier rempart contre l'extrême droite à la présidentielle ?

Après lui, le déluge ? Cela ne vous aura pas échappé si vous suivez l’actualité internationale, ce dimanche 7 octobre, le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro s’est qualifié au second tour de la présidentielle brésilienne. L’homme politique, homophobe, misogyne, raciste, pro-peine de mort, pro armes à feux a obtenu 46 % des voix, manquant de peu d’être élu dès le premier tour. Bolsonaro devra donc affronter Fernando Haddad, du Parti des travailleurs, dans trois semaines.

Qui donc est Fernando Haddad, que la presse décrit comme le dernier rempart contre l’extrême droite ? L’ancien ministre de l’Éducation a été choisi par Lula Da Silva pour le remplacer en septembre, après que l’ancien président de gauche se soit vu interdit d’élection. Avec 29 % des suffrages réunis au premier tour, ses chances de l’emporter face à Bolsonaro semblent minimes. Pourtant, les deux candidats ne pourraient pas être plus différents quant aux droits LGBT+.

Assassinats LGBTphobes

Haddad est considéré par beaucoup comme un allié des minorités sexuelles : au ministère de l’Éducation, il avait lancé une initiative anti-homophobie. D’après le Huffington Post Brésil, le candidat de gauche n’a eu de cesse de d’attaquer les propos Jair Balsonaro sur les femmes, les personnes racisées et LGBT+ lors de la campagne. L’ancien maire de São Paulo a également promis de de criminaliser l’homophobie et la transphobie, s’il est élu et d’étendre un programme d’aide financière aux personnes trans, déjà testé dans sa ville. Le second tour est prévu le 28 octobre.

Les élections du 7 octobre incluaient également le renouvellement du Congrès brésilien. D’après l’Alliance Nationale LGBTI, les Brésiliens et Brésiliennes ont fait tripler le nombre de membres du congrès LGBT+. Fabiano Contarato est ainsi élu au Sénat et Marcelo Calero à la Chambre des représentants, tandis que le sénateur Jean Wyllys est réélu.

Le résultat de l’élection présidentielle sera en tout cas crucial pour les personnes LGBT+ du Brésil. D’après l’association Grupo Gay da Bahia, plus de 300 personnes ont été assassinées dans des crimes de haine anti-LGBT depuis le début de l’année. En exemple le meurtre brutal de l’activiste politique ouvertement bisexuelle Marielle Franco en Mars dernier.