Assassinat de Marielle Franco : après la piste policière, la piste politique

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Trois députés du parti majoritaire sont soupçonnés d'avoir quelque chose à voir avec l'assassinat de l'activiste noire et bisexuelle, Marielle Franco. Sa mort avait choqué jusqu'en France en mars dernier.

Marielle Franco
Marielle Franco en août 2016, un micro à la main - Mídia NINJA / Flickr

Le 14 mars dernier, la femme politique et activiste politique ouvertement bisexuelle Marielle Franco était assassinée avec son chauffeur dans les rues de Rio de Janeiro.  Membre du parti du socialisme et de la liberté (PSOL), figure des droits des femmes, des personnes LGBT+ et des droits des plus précaires, Marielle Franco avait de nombreux.ses ennemi.e.s. L’étonnement n’était donc pas de mise quand il avait été révélé que les balles qui l’avaient tuées étaient des balles policières.

Vendredi dernier, lors d’une conférence de presse, le ministre brésilien de la Sécurité publique Raul Jungmann a indiqué que trois député.e.s (sans les nommer) du parti du Mouvement démocratique brésilien (MDB) – le parti du président Michel Temer – étaient soupçonné.e.s d’être impliqué.e.s dans l’exécution de l’activiste.

Si l’enquête de la police suit toujours son cours, les médias locaux ont lâché trois noms en pâture. Trois noms qui symbolisent la corruption contre laquelle Marielle Franco luttait activement : Edson Albertassi, Paulo Melo et Jorge Picciani. Ces trois élus purgent actuellement une peine en prison, en lien avec leur implication dans un réseau de corruption dans les transports publics.


Au Brésil, 387 personnes LGBT+ assassinées en 2017

Le Brésil est l’un des pays les plus meurtriers pour les personnes LGBT+. Selon un rapport de l’association Grupo Gay de Bahia, l’année 2017 a même battu tous les records : 387 personnes ont été tuées (30 % de plus que l’année 2016) et 58 se sont données la mort.

Selon Luiz Mott, Président de l’association, les politiques conservateurs et conservatrices seraient responsables de cet état de fait. Une opinion partagée par l’organisation Amnesty International, qui a pointé du doigt la responsabilité du parti majoritaire. Jurema Werneck, présidente de Amnesty International Brésil a expliqué à PinkNews que « cette dernière décennie, le Brésil a cherché à créer des politiques de protection pour les communautés vulnérables comme les personnes gays ou trans, mais tout a échoué à cause du manque d’investissement (des politiques, ndlr) ».