À Prague, David Tišer a créé la première association LGBT+ pour les Roms

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Rom et gay, David Tišer fait l'expérience de la minorité dans la minorité. Rencontre avec un militant chevronné qui veut faire bouger les choses pour les personnes LGBT+ de la communauté rom.

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David Tišer lors d'un rassemblement - DR
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David Tišer, 32 ans, nous donne rendez-vous au café Putica, dans le quartier Vinohrady (littéralement " les vignobles "), connu pour rassembler de nombreux lieux de sortie LGBT+ à Prague. Nous sommes à deux pas de son association, Ara Art, la première association de soutien aux Roms LGBT+ en Europe (et probablement au monde).

David est originaire de Plzeň (ou Pilsen, qui donna son nom aux bières dites " pils "), dans l'ouest du pays. Il est le plus âgé de ses huit frères et sœurs. Il quitte sa ville natale pour étudier l'art et la romologie (étude des Roms) à l'université Charles de Prague après le lycée. Il y a cinq ans, David crée son association Ara Art pour soutenir la création artistique et la culture rom. Ara Art a ainsi ouvert le premier théâtre rom et expose des artistes roms dans sa galerie. Le jeune homme, ouvertement gay, consacre aussi une partie de ses projets aux Roms LGBT+ isolés de sa communauté.

La République tchèque n'est pas idéale, mais c'est l'un des pays les plus avancés d'Europe centrale en ce qui concerne les droits LGBT+. « On a des contes de fées avec deux princes ou deux princesses, des pubs et des films dans lesquels nous sommes visibles. Ça ne veut pas dire que tout va bien, mais qu'on peut au moins commencer la conversation », commente David. Le pays, qui a intégré depuis 2006 le partenariat pour les couples de même sexe (sorte de pacs tchèque), pourrait même devenir le premier pays post-communiste à légaliser le mariage pour tous. En juin dernier, un groupe de 46 parlementaires a en effet déposé un projet d'amendement au Code civil.

Komitid : Comment sont perçues les personnes LGBT+ dans la communauté rom ?

David Tišer : En République tchèque, il y a cinq groupes roms différents. Les plus traditionnels, et donc ceux qui infligent les punitions les plus sévères, comme l'excommunication, sont les Olah et les Sinti. En fait, quand on est LGBT+ et rom, on accumule les discriminations. D'abord parce qu'on est rom, puis parce qu'on est LGBT+, enfin parce qu'on est LGBT+ dans la communauté rom.

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