« En eaux troubles », « BlacKkKlansman : j'ai infiltré le Ku Klux Klan » et « Les Vieux Fourneaux » : notre critique ciné de la semaine

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Frissons en tous genres cette semaine : ceux provoqués par un très gros requin, d'autres par une infiltration au sein du Ku Klux Klan, et enfin, frissons du plaisir de retrouver quelques vieux de la vieille du cinéma français.

film « En eaux troubles »
« En eaux troubles » / WB

En eaux troubles

Réalisation : Jon Turteltaub
Aventure/Action – Etats-Unis/Chine – 2018
Distribution : Jason Statham (Jonas Taylor), Li Bingbing (Suyin), Winston Chao (Zhang), Ruby Rose (Jaxx), Rainn Wilson (Jack Morris), Cliff Curtis (James « Mac » Mackreides), Jessica McNamee ‘Lori), Olafur Darri Olafsson (The Wall), Sophia Cai (Meiying).

Des chercheurs marins sont attaqués par une créature inconnue. Le sauveteur-plongeur Jonas Taylor est appelé à l’aide pour sauver l’équipage.

Cette coproduction sino-américaine a tout du blockbuster taillé pour amasser le maximum de dollars et de yuans. Tout est pensé pour appâter les spectateurs occidentaux et asiatiques. Avec l’athlétique Jason Statham pour les uns, et des têtes d’affiche chinoises pour les autres. Tous ces calculs de producteurs rendent l’expérience un peu impersonnelle, mais dans ce cas précis, on peut facilement en faire fi. On a clairement affaire à une série B grand luxe destinée à faire innocemment frissonner les foules. Et quoi de mieux qu’un gros requin pour rivaliser avec les classiques Les Dents de la mer et Peur bleue ? Un TRÈS TRÈS gros requin ! Un mégalodon, même, qui donne au film son titre original.

Note : 3/5

Si une bonne première moitié est plutôt plate et peine à maintenir le spectateur en alerte, la seconde s’emballe enfin avec le dit poisson, et sa tendance à vouloir boulotter tout le monde. Ça devient même super fun quand de succulents vacanciers deviennent des apéricubes® à ses yeux. Allez, plouf, on fait tous trempette !

BlacKkKlansman : j’ai infiltré le Ku Klux Klan

Réalisation : Spike Lee
Policier/Comédie – Etats-Unis – 2018
Distribution : John David Washington (Ron Stallworth), Adam Driver (Filip Zimmerman), Laura Harrier (Patrice Dumas), Topher Grace (David Duke), Ryan Eggold (Walter Breachway), Robert John Burke (le chef Bridges), Michael Buscemi (Jimmy)

Ron Stallworth, le premier officier de police afro-américain du Colorado, réussit à infiltrer le Ku Klux Klan local en y envoyant son collègue blanc, tout en les embobinant par téléphone depuis son poste.

Note : 4/5

On n’avait plus eu de nouvelles de Spike Lee depuis son remake de Old Boy en 2013. Il nous revient avec un film s’inspirant de la stupéfiante histoire vraie du policier afro-américain Ron Stallworth. Ses sujets fétiches étant malheureusement toujours d’actualité dans l’Amérique d’aujourd’hui, il signe un pamphlet contre le racisme et l’oppression (et donc anti-Trump). Mais il le fait de façon intelligente et avec une bonne dose d’humour. Tellement que ce policier à l’imagerie blaxploitation ressemble parfois à s’y méprendre à un buddy movie. Avec un sujet aussi glaçant que le Ku Klux Klan, c’était risqué, mais ça fonctionne au poil. John David Washington (fils de Denzel) et Adam Driver, tous deux excellents, forment un beau duo de cinéma. Attention, les dernières images, issues de JT récents, sont particulièrement choquantes.

Les Vieux Fourneaux

Réalisation : Christophe Duthuron
Comédie – France – 2018
Distribution : Pierre Richard (Pierrot), Eddy Mitchell (Emile « Mimile »), Roland Giraud (Antoine), Alice Pol (Sophie), Henri Guybet (Garan Servier), Méliane Marcaggi (Marie-Amélie), Myriam Boyer (Berthe)

À l’occasion des obsèques de son épouse Lucette, Antoine retrouve ses amis d’enfance Mimile et Pierrot. Il tombe sur une vieille lettre de la défunte et décide sur le champ d’aller en Toscane pour, apparemment, commettre un crime passionnel ! Sa petite fille très enceinte et ses deux acolytes se lancent à sa poursuite.

Note : 3/5

Quel plaisir de retrouver ces vieux de la vieille du cinéma français ! Et surtout de constater qu’ils n’ont pas perdu leur énergie. Très investis dans cette comédie sénior bon teint, ils sont attendrissants sans en faire trop, gentiment amusants, et jamais vulgaires. Fidèlement adapté de la bande dessinée éponyme de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet, ce road trip farfelu manque peut-être un peu de rythme. Mais, vous le comprendrez, on ne peut pas presser des octogénaires, c’est très mauvais pour leur col du fémur. Ce léger défaut est largement compensé par la sympathie et le respect qu’on porte à ces joyeux croulants. Ah ! et bonne nouvelle : pas besoin d’avoir une carte vermeil pour goûter cette comédie tendre et nostalgique à la papa (euh, papy), parfaite pour l’après bingo de 15H.

Egalement à l’affiche cette semaine

Alpha (réalisé par Albert Hugues) : En Europe, il y a 20 000 ans, durant l’ère Paléolithique supérieur, un jeune homme part chasser avec sa tribu. Laissé pour mort, il se lie avec un loup qui avait tenté d’en faire son repas. Un film d’aventures préhistoriques aux paysages mi-naturels, mi-numériques, célébrant la naissance du lien humains-canidés. Moderne par son esthétique, mais classique dans son intrigue, ce récit initiatique ravira petit.e.s et grand.e.s.

Lukas (réalisé par Julien Leclercq) : Un ancien garde du corps devenu vigile dans un nightclub se voit contraint de travailler pour la police en infiltrant un groupe de malfrats flamands. Jean-Claude Van Damme est d’une grande sobriété dans ce polar sombre, nerveux et sec. Le réalisateur retrouve Sami Bouajila deux ans après Braqueurs, où il faisait déjà merveille dans le rôle principal.

O Grande Circo Místico (réalisé par Carlos Diegues) : La vie de la famille du cirque Kieps, durant un siècle et sur cinq générations. Un conte baroque fellinien et surréaliste bourré de poésie. Le tout mis en musique et en chansons par les légendes du MPB Chico Buarque et Edu Lobo. Si l’univers du cirque ne vous rebute pas, vous vous délecterez de la partition étonnante (en brésilien !) de Vincent Cassel.