« Love, Simon », « Tully » et « Les Affamés » : notre critique ciné de la semaine

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Cette semaine, on suit les péripéties, les déboires et les bonheurs de trois personnages forts attachants à la recherche d'eux-mêmes : Simon, Marlo et Zoé.

Love, Simon
« Love, Simon » / 20th Century Fox

Love, Simon

Réalisation : Greg Berlanti
Comédie dramatique – États-Unis – 2018
Distribution : Nick Robinson (Simon), Jennifer Garner (Emily), Josh Duhamel (Jack), Katherine Langford (Leah), Alexandra Shipp (Abby), Logan Miller (Martin), Jorge Lendeborg Jr (Nick), Keiynan Lonsdale (Bram), Talitha Eliana Bateman (Nora), Tony Hale (Monsieur Worth), Natasha Rothwell (Mademoiselle Albright), Miles Heizer (Cal)

Simon est au lycée et mène une vie banale. Mais il garde au fond de lui un secret qu’il a peur de révéler. Il est gay.

Déjà un énorme succès dans son pays, ce teen movie centré sur le coming out d’un ado ordinaire, risque fort de faire son petit effet dans l’Hexagone. Même s’il ne se défait pas des tics immuables du genre (la cafète, les couloirs, la méchanceté des ados entre eux…), il propose une alternative fraiche et moderne.

Note : 4,5/5

L’accent est mis sur ce que peut vivre un jeune qui se sent en marge, et qui est menacé par la rumeur, voire l’opprobre. Mais heureusement, Simon pourra compter sur le soutien de ses amis, et l’amour inconditionnel de sa famille.

C’est romantique, mais pas neuneu, et plein d’humour (rien que le dirlo, tordant, vaut le déplacement). Nul doute que vous sortirez de votre séance le cœur plein de joie et le sourire au lèvres.
Une fois n’est pas coutume, merci Hollywood !

Tully

Réalisation : Jason Reitman
Comédie dramatique – États-Unis – 2018
Distribution : Charlize Theron (Marlo), Mackenzie Davis (Tully), Ron Livingston (Drew), Asher Miles Fallica (Jonah), Mark Duplass (Craig), Elaine Tan (Elyse)

Marlo, la quarantaine, va bientôt avoir son troisième enfant. Elle est déjà épuisée par ses deux premiers, alors son frère lui souffle l’idée d’engager une nounou de nuit.

C’est une nouvelle réussite du trio Théron-Reitman-Diablo, après Young Adult en 2011. Cette fois, la Reine Charlize est une maman exténuée, plus que l’ombre d’elle-même. Elle va être aidée par une jeune femme qui la soulagera d’un peu de sa fatigue et qui l’aidera aussi à se retrouver.

Note : 4/5

Être la mère d’un nourrisson est un sacerdoce, et il est souvent très difficile de rester soi-même. La scénariste Diablo Cody sait de quoi elle parle et s’est servie de son expérience personnelle pour construire son récit. Du coup, il est vrai et malin, même s’il n’est pas révolutionnaire. Il trouvera un écho chez tous les parents, ou ceux et celles qui y pensent.

Charlize Theon s’est encore une fois transformée dans sa chair pour ce rôle, et elle est, sans surprise, parfaitissime.

Les affamés

Réalisation : Léa Frédeval
Comédie – France – 2018
Distribution : Louane Emera (Zoé), François Deblock (Lucas), Nina Melo (Chris), Rabah Nait Oufella (Jonathan), Bruno Sanches (Arthur), Marc Jarousseau (David), Souheila Yacoub (Eva), Agnès Hurstel (Maud), Léon Garel (Max), Pierre-François Martin-Laval (Marc), Anne Depetrini (Isabelle), Rafaël de Ferran (Paul)

Zoé a arrêté ses études et a largué son mec. Elle finit par emménager dans une colocation, avec des jeunes qui, comme elle, galèrent dans leur vie professionnelle. Elle décide d’essayer de changer la donne.

Classé dans la catégorie « comédie », ce film n’en a pas franchement le goût. Si certains dialogues et situations peuvent faire sourire, le sujet en est sérieux, même s’il est traité de manière légère. C’est que l’époque est dur-dur pour nous les jeunes (oui, enfin, vous me comprenez !). Chômage, emplois précaires, stages gratos, les nouvellement adultes n’ont pas la vie facile.

Note : 3/5

La réalisatrice de vingt-six ans nous parle de sa génération, et elle le fait plutôt bien. Les Affamés ne dépasse cependant pas vraiment le statut de film de potes. Les colocs dans ce grand appart sont peu crédibles et l’ensemble frise le manifeste gaucho. Mais comment faire autrement ? Les scènes au travail décrites sont tellement réalistes ! D’ailleurs, attention, tout le monde est potentiellement concerné.

Également à l’affiche cette semaine :

Parvana (réalisé par Nora Twomey) : La petite Parvana, onze ans, vit à Kaboul, où les talibans font leur loi. Elle décide de se faire passer pour un garçon afin d’aider son père et sa famille. Très beau film d’animation sur la condition tragique des femmes en Afghanistan, vue à travers les yeux d’une enfant. À voir absolument, mais à partir de 10 ans, à cause de la violence montrée.

À 2 heures de Paris (réalisé par Virginie Verrier) : Sidonie revient dans sa région natale avec sa fille de quinze ans qu’elle a eu adolescente. Ensemble, elle vont chercher qui peut bien être le père biologique. Cette sympathique comédie dramatique sur une femme libre et rebelle est portée par ses interprètes, tou.te.s excellent.e.s.