PMA pour toutes : la ministre de la Santé brille par sa frilosité

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Invitée de la matinale de France Inter jeudi 24 mai, Agnès Buzyn n'a pas souhaité prendre position sur l'extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules.

La ministre de la Santé, Agnes Buzyn - Capture d'écran / France Inter
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn le jeudi 24 mai - Capture d'écran / France Inter

« Pas de raison que l’on revienne en arrière sur l’ouverture d’un débat, sauf si… ». Invitée sur France Inter jeudi 24 mai, la ministre de la Santé s’est montrée très frileuse sur l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) à tous les couples et aux femmes seules. Agnès Buzyn a d’abord confirmé que la remise du rapport du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) prenait du retard. « La date n’est pas encore calée, il est vraisemblable que le rapport ne sera pas totalement prêt fin juin-début juillet comme c’était prévu et donc la question est peut être de le reporter à la fin de l’été. Nous attendons la confirmation par le Comité national d’éthique, c’est à eux de nous dire quelle est la date qui leur semble la plus appropriée (…) », a déclaré la ministre.

Au-delà du rapport très attendu du CCNE, il a été demandé à la ministre s’il était « imaginable » que l’ouverture de la PMA à toutes les femmes ne figure pas dans le projet de révision des lois de bioéthique. « Aujourd’hui j’attends le rapport. », a-t-elle rétorqué. « Je l’ai dit je ne souhaite pas prendre de position personnelle sur aucun des sujets de bioéthique tant que le rapport du CCNE n’a pas été remis au gouvernement. C’est comme ça qu’était prévue la révision des lois de bioéthique. Ce n’est pas pour se défausser, c’est pour ne pas polluer le débat. Et pour laisser le CCNE rédiger en toute sérénité. », a-t-elle poursuivi.

« Ce n’est pas pour se défausser, c’est pour ne pas polluer le débat »

Et si le CCNE s’y oppose ? « Nous attendons trois rapports, a expliqué la ministre. Le rapport du CCNE, le rapport du conseil d’État sur les aspects juridiques et le rapport de l’office parlementaire des choix scientifiques et techniques. Et c’est au vu de ces trois rapports que nous prendrons des décisions. C’était dans le programme présidentiel, le président était favorable à ouvrir ce débat, il n’y a pas de raison que l’on revienne en arrière sur l’ouverture d’un débat, sauf si effectivement les trois rapports étaient violemment contre et ces trois rapports font vraiment état des débats citoyens qui ont eu lieu. ».


Pour rappel, alors en campagne, le candidat Macron s’était engagé dans les colonnes de TÊTU à l’ouverture d’un débat sur cette question en fonction de la position du CCNE. Force est de constater que la possibilité de débattre de cette question est désormais conditionnée par la position émise dans non pas un, ni deux, mais trois rapports différents.