Archives LGBTQI : le coup de gueule de Sam Bourcier

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Dans une tribune publiée dans Friction Magazine, le sociologue et théoricien queer Sam Bourcier, aussi membre du collectif Archives LGBTQI, s'alarme d'une potentielle « dépossession » en fonction « du modèle d’archive que l’on se choisit ».

Archives = vie
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Archives LGBTQI = un aller simple dans le placard ? Alors que deux journées d’ateliers-débats autour de la création d’un centre d’archives LGBTQI se tiennent à Paris depuis le vendredi 4 mai jusqu’à ce soir, le sociologue et théoricien queer Sam Bourcier, membre du collectif Archives LGBTQI, s’est employé à décortiquer le processus qui se joue en ce moment dans une tribune percutante publiée sur Friction Magazine, samedi 5 mai. «  Il y en a (des archives, ndlr) qui vous ramènent direct au placard ou dans la tombe alors qu’il y en a qui vous donnent de la force et vous projettent dans le futur. », analyse le sociologue.

« Il y a du noir dans le rose. » dans ce projet d’un centre d’archives selon Sam Bourcier pour qui l’archive, si elle n’est pas pensée par celles et ceux qui sont concernés, peut rapidement se traduire par une « dépossession ». « Les opérations que doit subir l’archive pour exister et qui dessine son et notre futur sont masquées ou confisquées par les archontes, les experts attitrés de l’archive, les savants qui nous méprisent. », écrit-il.

« Nous sommes les archives. »

Dès lors, face à un tel constat, le sociologue à l’université de Lille insiste sur la dimension « vivante » que doivent garder les archives et combien il est primordial qu’elles soient pensées et élaborées par les premier.e.s concerné.e.s. « Nous ne pensons pas que c’est une bonne idée ni respectueux d’envoyer des archivistes straight dans nos maisons ou à l’Académie Gaie et Lesbienne pour choisir trois cartons dignes d’intérêt national », assume Sam Bourcier. « On peut tout à fait y associer et on doit y associer d’autres acteurs. Nous. Nous sommes les archives. Nous sommes des foyers d’archives. Nous sommes les sources diverses et variées des thématiques d’archives que nous souhaitons faire émerger. Nous sommes tous possiblement des archivés archivants. Archivivantes ! ».