L'asso des avocats LGBT+ dénonce la communication autour d'un rapport du Défenseur des droits

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Le Défenseur des droits a publié mercredi 2 mai un rapport sur les conditions de travail et les expériences de discrimination dans la profession d'avocat.

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Peut mieux faire. Alors que le rapport d’enquête du Défenseur des droits sur les conditions de travail et les expériences de discrimination dans la profession d’avocat a été dévoilé mercredi 2 mai, l’Association française des avocats LGBT+ (AFALGBT+) n’a pas manqué de souligner l’absence des LGBTphobies dans la communication autour du rapport.

« Le Monde a été le premier média à publier un article sur le rapport, à aucun moment ne sont évoquées les discriminations liées à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Ni même dans le communiqué de presse du Défenseur des droits. Le Défenseur des droits et l’un des plus grands médias français passent cette information à la trappe », déplore Maître Émilie Duret, co-présidente de l’AFALGBT+, contactée par Komitid.

Pourtant, les données dans le rapport du Défenseur des droits, Jacques Toubon, ont de quoi alerter : 55,4 % des femmes lesbiennes ou bisexuelles et 28,1 % des hommes homosexuels ou bisexuels déclarent avoir été discriminé.e.s. « Ces chiffres sont très parlants. Il y a un vrai besoin. », confirme Me Duret. « Le rapport a le mérite d’exister, il est primordial. Mais cette question des discriminations qui nous concernent particulièrement est noyée parmi tant d’autres », regrette-t-elle.

Une profession « misogyne, très archaïque »

L’avocate au barreau de Paris souligne que la profession dont elle fait partie demeure « très misogyne, très archaïque » et dénonce le fait que « les hommes sont au pouvoir ». D’où la récente naissance de l’association qu’elle préside et qui entend bien mener le combat contre les discriminations dans la profession : « Il faut faire comprendre aux confrères et consoeurs victimes de discriminations qu’il faut réagir (…) Nous avons tout un travail de pédagogie à réaliser. Pour la journée du 17 mai (Journée mondiale de lutte contre les LGBTphobie, ndlr), nous allons envoyer un courrier à l’ensemble des bâtonniers de France pour montrer que nous existons, que nous sommes présents. Et que chaque bâtonnier veille à la non discrimination à l’égard des avocats LGBT+ », conclut Me Duret.