Une fois n'est pas coutume, Theresa May s'est excusée (mais pas pour le Brexit)

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« Nous regrettons sincèrement » les lois LGBTphobes mises en place pendant la colonisation britannique. La première ministre Theresa May n'a pas eu d'autre choix que de faire amende honorable, devant les dirigeant.e.s du Commonwealth.

La Première ministre Theresa May
La Première ministre Theresa May au 10 Downing Street à Londres 10 Downing Street in London / Shutterstock

Le sommet du Commonwealth s’annonçait houleux pour la Première ministre britannique Theresa May. Une semaine avant la réunion des dirigeant.e.s de l’organisation intergouvernementale, à Londres, des militants LGBT+ l’invitaient avec force à s’excuser pour leurs droits bafoués, conséquence directe de la colonisation britannique.

Une pétition pour mettre fin aux lois anti-LGBT+ dans les pays du Commonwealth a même réuni plus de 100 000 personnes. Sur ces 53 pays, 36 continuent de criminaliser les personnes LGBT+ par le biais de lois qui ont été toutes été mises en place sous l’ère coloniale. Plus d’un milliard de personnes vivent sous ces régimes.

Amende honorable

Poussée dans ses retranchements, la cheffe du gouvernement britannique a donc décidé de faire amende honorable. « En tant que Première ministre du Royaume-Uni, je regrette profondément que de telles lois aient été introduites, légitimant les discriminations, la violence, ou même les meurtres qui continuent aujourd’hui », a-t-elle reconnu devant l’assemblée.

« Les trois nations qui ont récemment décriminalisé les relations entre personnes de même sexe sont membres du Commonwealth »

Les excuses passées, elle a ajouté : « En tant que famille de nations, nous respectons les cultures et les traditions des autres, mais nous devons le faire de façon à rester fidèles à nos valeurs communes d’égalité – une valeur qui est clairement stipulée dans la charte du Commonwealth. Ces dernières années ont montré du progrès. Les trois nations qui ont récemment décriminalisé les relations entre personnes de même sexe sont membres du Commonwealth, et depuis la dernière réunion des chefs et cheffes de gouvernements, le Commonwealth a accepté de créer sa première organisation pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres ».


Paul Dillane, le secrétaire du Commonwealth Equality Network (TCEN) s’est félicité de ces excuses auprès de Pinknews : « Le sommet du Commonwealth de Londres était un test pour savoir comment le gouvernement britannique considère son engagement face à la progression des droits LGBT dans le monde, mais aussi pour savoir comment il regarde sa responsabilité vis-à-vis des lois anti-LGBT qui ont été exportées pendant l’ère coloniale ».

La Sri-lankaise Rosanna Flamer-Caldera, membre de TCEN, a ajouté : «  Je suis extrêmement satisfaite que le Royaume-Uni ait finalement reconnu ses méfaits en ayant apporté des lois si fourbes, dans nos pays. »